Glencore suspend ses exportations de cobalt issu de Kamoto

Le géant minier Glencore a annoncé dans un communiqué qu’il suspendait l’exportation de cobalt issu de la mine de Kamoto en raison de la présence d’uranium à des taux trop élevés. L’entreprise suisse a toutefois assuré qu’aucun risque pour la santé ni l’environnement n’était à craindre. Cette annonce arrive cependant à un curieux moment puisque les cours du cobalt ont chuté de 25 % ces derniers jours et que la suspension des ventes venant de Kamoto va forcément avoir un effet inflationniste sur les cours.
Quand le premier producteur mondial de cobalt fait une annonce importante sur sa principale mine en République démocratique du Congo, il est peu de dire que tous les acteurs du secteur écoutent attentivement. Et l’annonce faite ce 6 novembre est de taille puisque la filiale Kamoto Copper Company SA (KCC) a déclaré suspendre jusqu’à nouvel ordre la production et la vente de cobalt en provenance de la mine de Kamoto.
La raison invoquée est la suivante : « La présence d’uranium a récemment été détectée dans l’hydroxyde de cobalt produit dans le projet Kamoto à des niveaux dépassant la limite acceptable autorisée pour l’exportation du produit par le biais des principaux ports africains. À ce jour, la production totale de cobalt touchée par la suspension de la vente s’élève à 1472 tonnes de cobalt fini. Les faibles niveaux de radioactivité détectés dans l’uranium à ce jour ne présentent aucun risque pour la santé et la sécurité ».
Cette suspension est louable de la part d’une entreprise qui n’a d’ailleurs pas bonne presse. Pourtant, cette décision interroge en raison de son timing. Les quelques jours qui l’ont précédée, le cobalt a perdu 25 % de sa valeur sur les marchés mondiaux. Une évolution qui pourrait être rapidement retournée avec beaucoup moins de cobalt disponible sur le marché dans les prochaines semaines. Glencore jouerait-il avec les cours ? Il en a en tout cas les moyens même si la suspension de la production pourrait nuire à sa relation déjà difficile avec les autorités congolaises.
La réforme du Code minier qui prévoit notamment une taxe plus importante sur le cobalt a créé des tensions entre Glencore et le Gouvernement congolais. Un exécutif qui a un besoin vital des recettes minières pour boucler son budget. Pourtant, la Gécamines, société congolaise d’Etat en charge du patrimoine minier, assure que les relations avec Glencore sont au beau fixe et que l’alerte a même été lancée dès le 7 octobre dernier. Les cours vont être suivis à la loupe au cours des prochains jours.
Read also
- L’accord d’exportation d’or entre la RDC et les Émirats arabes unis suscite de “vives inquiétudes”
- Le projet congolais soutenu par Lukoil commencera la production de GNL en décembre
- Microsoft appelle à une “coalition” pour améliorer les mines de cobalt informelles en RDC
- La société congolaise Gécamines cherche à se diversifier dans les minerais de « transition »
- BGFIBank RDC aux côtés de l’Etat pour lutter contre le financement du terrorisme