Arrestations post-électorales au Cameroun

Dix-neuf partisans de Maurice Kamto ont été arrêtés dans l’Ouest du Cameroun alors qu’ils manifestaient pacifiquement contre le pouvoir. Les membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) refusent de reconnaître la victoire de Paul Biya lors du récent scrutin présidentiel. Arrivé en seconde position avec 14,23 % des voix selon le décompte officiel, Maurice Kamto estime toutefois qu’il a été élu et que sa victoire lui a été volée par le président sortant.
C’est à Bafoussam, capitale de la région ouest que dix-neuf militants du MRC ont été arrêtés par la police ce dimanche 4 novembre. Leur manifestation annoncée sur les réseaux sociaux semble avoir été entièrement pacifique. Cernés par un important dispositif policier, ils ont crié leur colère face à un « hold up électoral » avant d’être emmenés par la police. Deux vagues d’arrestations situées dans deux endroits différents de la ville auraient eu lieu. Les forces de l’ordre sont toujours très présentes sur place afin d’éviter un nouveau rassemblement contre le pouvoir.
Ce n’est pas la première fois que les militants du MRC ont affaire à la police. Le 28 octobre dernier, seize d’entre eux avaient été arrêtés par la police à Yaoundé avant d’être relâchés deux jours plus tard. Maurice Kamto est aujourd’hui en pointe dans la contestation du scrutin présidentielle. L’ex-candidat dénonce des « fraudes massives et barbares » et n’entend pas renoncer à une présidence pour laquelle il a été élu selon ses dires. Kamto veut « faire triompher la vérité » en utilisant des « moyens pacifiques ».
Pour rappel, Paul Biya a été officiellement réélu pour un septième mandat au terme d’une élection où il a remporté 71,28 % des voix. Il prêtera serment le 6 novembre 2018 soit 36 ans jour pour jour après son accession à la Présidence en 1982. Ces dernières années ont été marquées par des difficultés économiques et une guerre civile qui ne dit pas son nom dans les régions anglophones.
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