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Présidentielle camerounaise : victoire sans surprise de Paul Biya

Présidentielle camerounaise : victoire sans surprise de Paul Biya

L’élection présidentielle camerounaise n’aura donc laissé place à aucune surprise. Le président Paul Biya, 85 ans dont 36 passés à diriger le pays, a été réélu pour un septième mandat. Son score est flatteur puisque selon les résultats officiels, 71,28 % des électeurs qui se sont déplacés ont déposé un bulletin à son nom. L’opposition dénonce des fraudes et Maurice Kamto se pose désormais comme le premier opposant à l’indéboulonnable pouvoir.

 

« La force de l’expérience » s’est donc imposée. Le slogan choisi par Paul Biya est plutôt bien trouvé après 36 années de présidence. Le chef de l’Etat est si incontournable qu’il n’a pas vraiment eu besoin de faire de campagne pour être réélu haut la main. Les résultats ont été annoncés par la Cour constitutionnel dont les onze membres ont été nommés au fil des ans par Paul Biya. Selon ces derniers, le président sortant est arrivé en tête dans neuf régions sur dix et a remporté 71,28 % des suffrages exprimés au niveau national.

 

Un score fleuve qui nourrit les discours de l’opposition dénonçant des fraudes depuis les premières heures du scrutin. Seule la région Littorale qui comprend la capitale économique, Douala, aurait échappé à la mainmise présidentielle. Il s’agit d’un triomphe d’autant plus surprenant que le Cameroun est en proie à une quasi-guerre civile depuis plusieurs mois dans ses régions anglophones. Le pouvoir central est contesté, des escarmouches meurtrières sont recensées presque tous les jours, mais les électeurs continuent de faire confiance à l’homme qui dirige tout depuis près de quatre décennies.

 

Parmi l’opposition très morcelée, seul Maurice Kamto surnage avec 14,23 % des suffrages. Un score bien loin de la réalité selon celui qui s’est permis de revendiquer la victoire dès le lendemain du scrutin. Joshua Osih, le candidat du principal parti d’opposition (SDF) n’a quant à lui recueilli que 3,35 % des voix et ne prend que la quatrième place derrière Cabral Libii (6,28 %).

 

Paul Biya peut donc voir l’avenir en rose et s’apprête donc à rempiler pour un septième mandat à l’âge de 85 ans. Une perspective qui ne plaît pas à tout le monde au Cameroun et au-delà. Le Secrétaire général de l’ONU a froidement déclaré avoir « pris note » des résultats tout en renouvelant son appel à « privilégier le dialogue ». Des paroles sages dans un pays susceptible de s’enfoncer dans une crise post-électorale.

Publié le 23 octobre 2018 à 7 h 08 min par Rédaction

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