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Liberté provisoire pour Diane Rwigara

Liberté provisoire pour Diane Rwigara

Candidate à l’élection présidentielle de 2017 puis détenue à la prison « 1930 », Diane Rwigara a été libérée dans l’attente de son jugement en novembre prochain. Détenue avec sa mère, l’opposante à Paul Kagame peut quitter Kigali sans toutefois avoir le droit de franchir les frontières rwandaises. Il s’agit d’une victoire pour Diane Rwigara et ses soutiens. Une victoire qui pourrait s’expliquer par l’agenda international des autorités rwandaises.

 

Opposante au président Kagame, Diane Rwiagara s’est présentée à la dernière élection présidentielle sans avoir pu défendre ses chances puisque sa candidature a été invalidée avant le scrutin. Un coup dur qui allait en précéder un autre puisque Diane Rwigara et sa mère ont été arrêtées le 24 septembre 2017. Placées en détention provisoire, les deux femmes se sont vues reprocher plusieurs motifs graves tels que « faux et usage de faux », « fraude fiscale » et « atteinte à la sécurité de l’Etat ». Les soutiens de la famille Rwigara dénoncent depuis des emprisonnements politiques avec un dossier monté de toutes pièces.

 

Finalement inculpées d’ « incitation à l’insurrection », les deux femmes ont essuyé le rejet de toutes leurs demandes de remise en liberté jusqu’à ce 5 octobre 2018. A cette date, la Haute Cour de Kigali a ordonné la remise en liberté provisoire des deux inculpées. Elles peuvent même quitter la capitale, mais devront rester au Rwanda faute de passeport. Les leurs ont été mis sous séquestre au moment de leur arrestation et se trouvent toujours entre les mains de la justice.

 

L’avocat de la famille Rwigara se félicite de cette victoire d’étape qui ne présage en rien du futur jugement qui aura lieu en novembre. Maître Gatera Gashabana a déclaré : « Je crois que c’est une décision normale dans le cadre de cette procédure. Les raisons du parquet n’étaient pas recevables. C’est la preuve que la justice est indépendante ». Une décision qui a surpris le parquet même si ce dernier ne conteste pas la mesure prise par la Haute Cour.

 

Cette double libération provisoire s’inscrit dans un contexte plus large de détente. Plus de 2 000 prisonniers ont été graciés en septembre par le président de la République. Une autre opposante, Victoire Ingabire Umuhoza, avait alors été également libérée. Certains expliquent cette politique plus conciliante par la volonté du Rwanda de faire élire sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, au poste de secrétaire générale de la Francophonie. L’élection aura lieu dans une semaine.

Publié le 6 octobre 2018 à 10 h 37 min par Rédaction

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