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Les ONG menacées de fermeture au Burundi

Les ONG menacées de fermeture au Burundi

Le Burundi s’apprête-t-il à s’isoler encore un peu plus quitte à jouer avec le feu ? Un nombre croissant d’observateurs tend à répondre par l’affirmative depuis que le Conseil national de sécurité a ordonné la fermeture pour trois mois de toutes les ONG étrangères. Un gel qui doit leur permettre de se mettre en conformité avec la loi. Les responsables d’ONG et diplomates occidentaux expliquent quant à eux que la loi dont il est question vise uniquement à prendre le contrôle d’entités devenues essentielles au fonctionnement (chaotique) de l’économie burundaise.

 

Y aura-t-il encore des ONG étrangères présentes sur le sol burundais le 1er janvier 2019 ? La question se pose à la veille de la fin de toutes les activités d’ONG obligées de suspendre leurs opérations à compter du 1er octobre 2018. Un arrêt complet long de trois mois qui doit « permettre aux institutions chargées de ces dernières de vérifier leur conformité avec la loi et le règlement en vigueur » selon le général Silas Ntigurirwa. Le Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité déplore la présence d’ONG qui « ne se conforment ni à la loi, ni aux textes qui les régissent ».

 

Concrètement, il est reproché aux ONG de ne pas respecter les nouvelles règles financières et administratives qui pèsent sur ces entités depuis la promulgation d’une nouvelle loi en janvier 2017. Une loi qui vise à contrôler étroitement les actions des ONG et qui impose le respect de quotas ethniques en termes d’emploi (60 % pour les Hutu contre 40 % pour les Tutsi).

 

La fin (provisoire ?) des actions d’ONG étrangères risque de porter un sérieux coup à une économie burundaise en souffrance. La plupart de l’aide européenne passe par ces organisations et nombre d’emplois sont directement liés à leurs activités sur le terrain. Certains estiment que ce risque économique est pris dans le cadre d’une mobilisation ethnique qui doit justement faire oublier les problèmes économiques dramatiques auxquels sont confrontés les Burundais. Cette stratégie est hautement incertaine et est susceptible d’envenimer la situation sur place.

Publié le 30 septembre 2018 à 9 h 37 min par Rédaction

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