Rapprochement entre Luanda et Lisbonne

Après cinq années de froid, les relations entre l’Angola et son ancienne colonie s’améliorent. Les deux pays ont signé un accord de coopération stratégique pour la période 2018-2022. L’Angola souhaite ainsi tourner la page de désaccords nés de l’intérêt de la justice portugaise vis-à-vis de l’ancien Vice-président angolais, Manuel Vincente, soupçonné de corruption.

La venue du Premier ministre portugais António Costa à Luanda n’aura pas été veine. Ce voyage diplomatique est couronné de succès puisqu’un accord stratégique bilatéral a été signé par le Premier ministre et son hôte, le président angolais. L’économie est au cœur de cet accord qui a été rendu possible en faisant « prévaloir le bon sens, le pragmatisme et le sens de l’État, afin que les relations entre les deux pays en sortent renforcées », selon les mots de António Costa. L’accord vise au « développement du partenariat économique et financier (…) sur une base égale, où chacun contribue à la richesse de l’autre ».

Un partenariat bienvenue à l’heure où le Portugal reste dans une situation économico-financière précaire et où l’Angola devra attendre la confirmation de la hausse des prix du pétrole. Si les relations se normalisent c’est aussi en raison des changements politiques qui ont lieu en Angola depuis un an. L’inamovible président José Eduardo Dos Santos a finalement été poussé vers la sortie en 2017 après presque quatre décennies passées au pouvoir. Les relations entre Luanda et Lisbonne s’étaient soudainement dégradées avec l’enquête de la justice portugaise portant sur la personne du Vice-président Vincente.

L’Angola espère redonner confiance aux investisseurs étrangers et attirer les petites et moyennes entreprises portugaises. Il faudra un peu de temps pour faire revenir la confiance. La dette estimée de l’Angola vis-à-vis des entreprises portugaises est d’environ 400 millions d’euros. Une somme qui peut faire peur si Luanda ne s’oblige pas à régler la note rapidement.