Relations sino-ivoriennes : le meilleur reste à venir

Réunis à Beijing jeudi 30 août, Alassane Ouattara et Xi Jinping ont confirmé leur volonté de renforcer la coopération entre la Côte d’Ivoire et la Chine en établissant un partenariat stratégique global dans le cadre de la « Ceinture et la Route ».
C’est une amitié qui s’intensifie entre la Chine et la Côte d’Ivoire à travers leurs représentants respectifs Xi Jinping et Alassane Ouattara. A l’issu d’un entretien au Grand Palais du peuple, les deux chefs d’État ont annoncé la signature de cinq accords de coopération portant sur la création de centres culturels, la coopération technique, le renforcement des capacités industrielles, le crédit préférentiel et un mémorandum d’entente dans le cadre de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » ou The Belt and Road Initiative, un projet de grande envergure qui vise à donner une nouvelle vie aux anciennes routes de la soie. Mais ces partenariats, s’ils ont vocation à se multiplier auprès de différents pays africains comme le Malawi ou Madagascar, ne seront véritablement réalisés que pour les projets dotés d’un véritable modèle économique, affirme Xi Jinping. Un choix scrupuleux lié au montant des investissements.
Ainsi, « la Chine est prête à saisir l’occasion pour signer un protocole d’accord avec la Côte d’Ivoire sur l’initiative de la Ceinture et la Route afin d’améliorer globalement le niveau de coopération bilatérale », avait annoncé la veille de la rencontre le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi. Réuni avec son homologue ivoirien, Marcel Amon-Tanoh, le ministre chinois s’est félicité des relations entre la Chine et la Côte d’Ivoire, qu’il voit comme un « modèle de relations de coopération Afrique-Chine ». Selon le ministre, « la Chine veut approfondir ses relations avec la Côte d’Ivoire dans les affaires mondiales et sauvegarder des intérêts communs des deux pays et des autres pays en développement ».
« Communauté de destin sino-ivoirienne »
La participation de la Côte d’Ivoire à l’initiative « la Ceinture et la Route » s’inscrit dans cet élan. Le projet vise à relier la Chine au Proche-Orient, à l’Afrique et à l’Europe grâce à une route maritime et un réseau routier et ferroviaire. Si le transport de marchandises de la Chine vers l’Europe, en passant par l’Asie centrale, est le principal objectif de ce réseau d’infrastructures, il est loin d’être le seul. « L’initiativela Ceinture et la Routea pour but de renforcer les stratégies de développement de différents pays, d’obtenir des avantages complémentaires et d’atteindre le développement et la prospérité communs », avait affirmé Wang Yilors de sa visite à Abidjan en mai 2017.
Selon le ministre chinois, les pays africains qui participeraient à ce projet pourront dépasser leur dépendance vis-à-vis des matières premières, accélérer leurs processus d’industrialisation et de renforcer leur développement indépendant. Le diplomate voit en effet l’initiative comme la possibilité de rééquilibrer le processus de mondialisation économique avec pour « objectif ultime de construire une communauté de destin pour l’humanité ».
35e anniversaire des relations sino-ivoiriennes
La coopération entre la Chine et la Côte d’Ivoire remonte à 1983, lorsque les deux pays se sont unis « malgré la longue distance qui les sépare grâce à la vision clairvoyante de leurs dirigeants respectifs », comme l’a rappelé l’ambassadeur chinois en Côte d’Ivoire, Tang Weibin, lors d’une réception organisée le 3 mars à Abidjan pour fêter cet anniversaire diplomatique entre les deux pays.
La Côte d’Ivoire, qui selon le dernier rapport de la Banque Mondiale est en passe de devenir un pays émergent, connait une croissance record depuis quelques années. En 2017, elle affichait l’un des taux de croissance les plus élevés au monde. De bons résultats notamment dus à environnement des affaires attractif qui favorise les investissements étrangers, en provenance, entre autres, de l’Empire du Milieu.
Particulièrement fructueux, ce partenariat permet à la Chine d’être aujourd’hui le plus grand investisseur de la Côte d’Ivoire. Elle a soutenu financièrement de nombreux projets d’infrastructure, notamment le barrage de Soubré, l’autoroute Abidjan-Bassam, l’extension du réseau électrique ivoirien ou encore l’extension du port, l’adduction d’eau et l’installation du système de vidéo-surveillance à Abidjan.
Avec un volume commercial bilatéral de 1,85 milliard de dollars sur l’année 2017, la Chine est désormais le troisième partenaire commercial de la Côte d’Ivoire. Si l’Union européenne reste le principal partenaire commercial du pays ouest-africain, avec des échanges estimés à près de 4 788 milliards de francs CFA (8 475 000 millions de dollars) en 2017, la Chine devrait continuer à jouer un rôle fondamental dans la stratégie de diversification économique et diplomatique du pays.
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