Teodoro Obiang amnistie tous les prisonniers politiques

La Guinée équatoriale entrerait-elle dans une nouvelle ère ? Après 39 ans de pouvoir absolu, le président Teodoro Obiang multiplie les signes d’ouverture depuis plusieurs semaines. Le 11 juin dernier, l’homme fort de l’Etat guinéen appelait à un dialogue national. Un appel accueilli avec beaucoup de circonspection par l’opposition, mais qui est aujourd’hui suivi par la décision de libérer tous les prisonniers politiques du pays. Il reste beaucoup d’efforts à faire pour que le pays se normalise, mais cette décision constitue un point de départ très positif.
Comment dialoguer avec le pouvoir quand de nombreux opposants sont emprisonnés ? A cette question directe, le président de Guinée équatoriale a répondu tout aussi directement en accordant « l’amnistie totale à tous les citoyens condamnés par les tribunaux (…) pour des délits politiques dans l’exercice de leur activité, purgeant ou non leur peine ». Un décret présidentiel lu à la télévision le 4 juillet précise que toute personne « privée de liberté ou empêchée d’exercer son droit politique dans le pays » est concernée par cette amnistie.
Ce geste plus que symbolique confirme donc la tendance vers un pouvoir moins autoritaire qui tente réellement de renouer les fils du dialogue national. Les discussions entre toutes les composantes politiques doivent se tenir entre le 16 et le 21 juillet et l’opposition sera peut-être plus susceptible de venir s’asseoir autour de la table avec sa principale revendication acceptée par le pouvoir. Ce dernier a d’ailleurs explicitement affirmé que l’amnistie « doit permettre une large participation de tous les acteurs politiques » à ce dialogue « entre le gouvernement et les partis politiques légalisés, acteurs politiques de l’intérieur et de la diaspora, société civile et confessions religieuses ».
L’inflexion actuelle doit encore durer dans le temps. Le pays est en grande difficulté économique et sous la pression de la communauté internationale. Cette passe délicate est peut-être la clé qui permet de comprendre la nouvelle politique guinéenne.