Gabon : législatives sur terrain miné

Les législatives gabonaises devaient se dérouler avant la fin du mois d’avril, mais les complications s’accumulent.
A moins de deux semaines du début de mois de mai, les élections législatives gabonaises semblent se compliquer un peu plus tous les jours. Ce scrutin sera la première échéance politique majeure au Gabon depuis l’élection présidentielle de 2016, qui avait déjà divisé le pays – certains estiment encore que le président élu, Ali Bongo Ondimba, l’a été grâce à une fraude massive dans sa région natale. Il a déjà été repoussé d’un an en raison d’un redécoupage controversé des circonscriptions électorales.
De plus, le Centre gabonais des élections (CGE), chargé de l’organisation des législatives, peine à se mettre en place. L’institution créée en 2017 sur les conclusions du « dialogue politique » organisé par le gouvernement, est d’ores et déjà boycottée par une partie de l’opposition. Tant que la liste de ses membres ne sera pas fixée, et qu’elle n’aura pas de président, le processus d’organisation ne pourra pas avancer.
En outre, l’opposition est très divisée que la question de la participation. Le principal opposant Jean Ping, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 dont il revendique toujours la victoire, « n’est pas opposé » une participation. Depuis le front commun de la présidentielle, certains de ses soutiens se sont rapprochés du pouvoir et ont glané des postes ministériels ou à responsabilité.
De fait, le vote de 2011, boycottées par l’opposition, qui avaient en effet donné les pleins pouvoirs législatifs au parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG). On peut ainsi considérer deux camps : l’opposition « radicale » – autour de Ping -, dont la participation n’est toujours pas acquise, et l’opposition « modérée » qui discute avec le gouvernement depuis le dialogue politique organisé en mars 2017 par le pouvoir.
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