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Génocide rwandais : les incroyables révélation d’un ancien officier français

Génocide rwandais : les incroyables révélation d’un ancien officier français

Le rôle de la France dans le génocide qui a causé la mort de près d’un million de personnes au Rwanda en 1994 est encore âprement discuté. Objet de tensions entre Paris et Kigali, le comportement de l’armée française cristallise les rancoeurs et suspicions. Guillaume Ancel, ancien officier détaché de la Légion étrangère révèle dans un livre paru le 16 mars 2018 que les soldats français avaient reçu pour mission de rétablir au pouvoir le gouvernement génocidaire.

 

La France serait-elle liée avec les responsables politiques rwandais qui se sont rendus coupable du génocide de près d’un million de Tutsis ? Paul Kagamé, au pouvoir au Rwanda depuis la fin du génocide n’a cessé de le répéter depuis un quart de siècle. La France a, elle, toujours nié tout soutien envers les autorités et a mis en avant le caractère humanitaire de la mission Turquoise. Un récit balayé du revers de la main par un ancien officier français présent dans le pays au moment de ce tragique épisode.

 

Guillaume Ancel, ancien lieutenant-colonel qui a participé à l’opération Turquoise en 1994 vient de publier un ouvrage qui fait grand bruit : Rwanda, la fin du silence. L’ancien militaire passé à la vie civile en 2005 étrille la position de la France et déclare que « Notre mission première était de remettre en place le gouvernement génocidaire, à qui on a livré des armes. […] Nous avons reçu l’ordre de déclencher des frappes aériennes (contre les forces de Paul Kagamé alors en lutte contre les génocidaires). Nous sommes loin d’une opération humanitaire ».

 

Les ordres seraient venus directement de l’Elysée, mais l’opération aurait été avortée au dernier moment. Guillaume Ancel poursuit : « Les décideurs de l’époque ont pris des options dangereuses, et aujourd’hui refusent d’en parler. C’est indécent et inacceptable. Il faut que le débat ait lieu ». Un témoignage accablant qui ne pourra pas rester sans réponse de la part du Quai d’Orsay d’autant plus que Kigali devrait certainement s’engouffrer dans une brèche jamais ouverte jusqu’à aujourd’hui.

Publié le 17 mars 2018 à 8 h 15 min par Rédaction

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