La corruption en procès à Libreville

L’Etat gabonais s’essaye à une nouvelle pratique plutôt spectaculaire : le procès pour corruption d’anciens dirigeants, le tout filmé et diffusé à la télévision. Une Cour criminelle spéciale a été créée pour juger plusieurs ex-ministres et hauts responsables. Le premier à comparaître se nomme Blaise Wada et est accusé du détournement de plus d’un milliard et sept cent millions de Fcfa.
S’agit-il d’un procès politique, d’un règlement de comptes, d’une erreur ou d’une réelle volonté de mettre fin à une corruption endémique ? Le procès qui s’est ouvert ce jeudi à Libreville devrait rapidement donner des éléments de réponse à une population gabonaise invitée à assister au cheminement de la justice. Le premier prévenu se nomme Blaise Wada et était coordinateur d’un projet d’assainissement de Libreville. Une activité qui selon l’accusation lui aurait permis de s’enrichir illégalement à haute d’1,765 milliard de Fcfa.
En réponse à l’accusation, Blaise Wada a notamment affirmé que « plusieurs salaires et les virements incriminés sont des rappels ». L’audience a été renvoyée au 20 mars et devrait donner le ton aux deux prochaines personnalités à être jugées dans les prochaines semaines. Etienne Ngoubou – ancien ministre du Pétrole – et Magloire Gambia – ex-ministre du Budget – lesquels seront également jugés par la Cour criminelle spéciale.
Ces procès sont l’occasion pour le pouvoir d’affirmer sa volonté de lutter contre le fléau de la corruption. La diffusion des audiences est destinée à montrer aux Gabonais que la justice suit son cours et que ceux qui oseraient encore se rendre coupables de corruption risquent gros. En effet, si un prévenu est jugé coupable d’un détournement supérieur à 250 000 Fcfa, la peine requise est la perpétuité. Le message est clair. Il faut désormais que la justice s’applique partout et pour tous de manière équitable et juste. Un combat qui ne fait que commencer.
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