Le lac Tchad sera-t-il sauvé ?

La baisse de la superficie du lac Tchad continue d’inquiéter des autorités confrontées à un défi environnemental hors du commun. La Conférence internationale sur la sauvegarde du lac Tchad s’est achevée ce 28 février à Abuja. Le projet Transaqua imaginé il y a trois décennies a refait parler de lui. Une solution très controversée qui risque de ne jamais voir le jour.
Avec deux millions de personnes obligées de fuir la région du lac Tchad et plus de onze millions en situation de détresse, cette région d’Afrique subit les affres du réchauffement climatique. Le lac a perdu 90 % de sa superficie en 40 ans. Au début des années 1980, la société italienne Bonifica propose alors de détourner les eaux du bassin du Congo pour alimenter le lac Tchad. Une proposition onéreuse jamais mise en œuvre et qui coûterait aujourd’hui environ 14 milliards de dollars. Le coût financier est immense pour des pays en proie à une grande pauvreté.
Mais au-delà de ce budget pharaonique et de prouesses techniques qui doivent permettre d’acheminer l’eau sur plus de 2 600 kilomètres, le projet Transaqua est vivement critiqué par le Congo. Qu’ils soient de la majorité ou appartenant à l’opposition, les hommes politiques congolais expriment leur refus d’un projet qui ne ferait que créer un nouveau problème pour en régler un plus ancien.
D’autres expliquent que le retrait du lac Tchad a permis aux populations de cultiver des terres au meilleur rendement. Les inonder de nouveau aggraverait la crise sur laquelle prospère un groupe comme Boko Haram. La partie est encore loin d’être gagnée.
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