Le sang de l’Eglise contre Kabila

L’Eglise catholique est désormais devenue l’ennemi numéro 1 du pouvoir au Congo. Longtemps cantonnée au rôle de médiateur dans la grave crise qui secoue le pays depuis 2015, l’Eglise est aujourd’hui au cœur de la contestation. Les soutiens du président Kabila répliquent de manière violente et les manifestations pacifiques sont dispersées à balles réelles laissant sans vie des Congolais qui ne demandent qu’à vivre dans un pays démocratique.
Est-il encore possible d’exprimer son refus de voir une dictature s’instaurer au Congo sans risquer sa vie ? Il semblerait que non tant les manifestations et marches organisées par l’Eglise catholique sont systématiquement réprimées par les forces armées. Fin janvier, la police avait dispersé une manifestation contre le pouvoir à balles réelles provoquant la mort de 6 personnes et faisant des dizaines de blessés. Les catholiques sont devenus la cible préférée d’un pouvoir qui n’accepte plus la moindre critique.
Les églises sont régulièrement cernées et investies par les forces de l’ordre et en ce dimanche 25 février, une marche pacifique a une nouvelle fois subi les assauts des forces de l’ordre. Les autorités sont dans le déni le plus complet et ne reconnaissent que deux morts depuis le début de la répression contre l’Eglise… L’archevêque de Kinshasa se montre inflexible malgré la répression sanglante : « Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systématique, que les médiocres dégagent, que règnent la paix et la justice ». La lutte est engagée et les chapelets auront fort à faire contre les balles des miliciens.
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