Marche anti-ONU à Bujumbura

La tension monte dans la capitale burundaise à l’encontre de l’ONU. La publication d’un rapport signé par le Secrétaire général des Nations unies a mis le feu aux poudres. Le changement de Constitution qui se prépare est critiqué par Antonio Guterres et des milliers de personnes en faveur du régime ont décidé de marcher ce samedi contre ce qu’ils estiment être un impérialisme déguisé. Au-delà de l’ONU, c’est la Belgique qui est dans le collimateur du pouvoir.
Ils étaient plusieurs milliers à battre le pavé dans la capitale burundaise à l’appel de la Mairie. Les hués et quolibets se sont longuement fait entendre, bien entretenus par un speaker accablant le dernier rapport des Nations Unies. « Nous sommes ici pour dénoncer le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Burundi, dans lequel il a menti énormément en parlant de notre pays. Je vous appelle à le huer très fort ». Plus précisément, les partisans du pouvoir en place dénoncent les critiques du Secrétaire général des Nations unies au sujet du prochain changement de Constitution.
Antonio Guterres a exprimé ses inquiétudes face à un gouvernement qui « continue de chercher des amendements constitutionnels qui exacerbent les tensions avec l’opposition » […] Même si le Burundi a un droit souverain à amender sa Constitution, je pense fermement qu’un processus aussi important doit être conduit d’une manière inclusive afin d’obtenir une participation et un consensus les plus larges possibles parmi les acteurs clés de la vie politique ». Il n’en fallait pas moins pour que les partisans du président Pierre Nkurunziza se pressent notamment devant l’ambassade de Belgique pour affirmer leur refus de toute ingérence étrangère.
La rupture est consommée entre le pouvoir et les pays occidentaux. L’ONU est perçue comme un outil entre les mains des puissances occidentales et un dialogue national sous son égide semble plus que jamais compromis.