La coûteuse grève des fonctionnaires tchadiens

Les fonctionnaires tchadiens sont en grève pour dénoncer les mesures d’austérité imposées par le gouvernement. Après avoir vu leur rémunération augmenter sensiblement entre 2003 et 2015, les fonctionnaires sont les premières victimes des coupes budgétaires. La Grève s’étend à de nombreux secteurs et le Gouvernement a fait savoir que les jours de grève ne seraient pas payés comme le prévoit la loi. Le bras de fer est engagé.                      

Le temps du pétrole cher est révolu et ce sont les fonctionnaires tchadiens qui en souffrent le plus. En effet, leurs salaires ont connu une dynamique très positive lorsque les cours de l’or noir se sont envolés, mais N’Djamena n’est plus en mesure de payer une masse salariale plus que conséquente depuis que le pétrole reste désespérément bas. Les retards de salaire s’accumulent et la pression fiscale se fait si forte que les salaires sont amputés de 10 % à 30 %.

La colère gronde et beaucoup de fonctionnaires ont décidé de faire entendre leur voix en portant les couleurs de la grève. Jeudi dernier, le Gouvernement a fait savoir à l’issue du Conseil des ministres que conformément à la loi les jours de grève ne seraient pas payés. La porte-parole du Gouvernement a assuré que le Premier ministre a demandé « un recensement obligatoire et hebdomadaire des agents absents » afin de ne pas rémunérer par les jours non travaillés. De plus, il est attendu des pistes de réflexion de la part des syndicats pour économiser 30 milliards Fcfa sur la masse salariale des fonctionnaires. Entre l’Etat et ses agents, le torchon n’a donc pas fini de brûler.

Certains économistes soulignent que les difficultés rencontrées par les fonctionnaires jouent négativement sur l’économie du pays. Pour une relance forte, les Tchadiens doivent être en mesure de consommer et avec des salaires à la baisse, la spirale négative est malheureusement enclenchée.