Difficiles négociations à Arusha

Le dialogue inter-burundais vit sa quatrième et dernière session à Arusha (Tanzanie) sous les auspices de l’ancien président tanzanien Benjamin William M’Kapa. Des discussions difficiles puisqu’après une semaine de travaux en groupe, il s’est avéré impossible de réunir toutes les parties autour d’une même table. L’idée d’un Gouvernement d’union nationale reste la question la plus épineuse sur laquelle se concentrent de nombreux blocages.
Comment sortir de la crise au Burundi ? A cette question simple, les réponses fusent et varient en fonction de son positionnement sur l’échiquier politique burundais. Pour l’ambassadrice du Burundi à Paris, Christine-Nina Niyonsavye, la crise est d’ores et déjà terminée au Burundi, il n’y a plus de violences et les « Burundais sont au travail ». Un point de vue qui n’est pas partagé par l’opposition notamment celle qui est aujourd’hui en exil. Cette partie de l’opposition n’est pas présente à l’occasion des négociations d’Arusha et seule une dizaine de personnes représentant l’opposition intérieure est actuellement à Arusha. Le dialogue est ainsi incomplet, mais n’en reste pas moins très compliqué.
En effet, l’idée de la formation d’un Gouvernement d’union nationale constitue la principale revendication des opposants présents à Arusha. Pour sortir de la crise politique, il faut un exécutif renouvelé et élargi. Une position contraire à celle des autorités qui estiment que le Gouvernement actuel est l’émanation des élections démocratiques de 2015 et qu’aucune demande de la sorte ne peut être reçue. L’ambassadrice du Burundi à Paris est sur cette même ligne et assure que seule la participation aux prochaines élections générales de 2020 peut ouvrir un chemin vers le pouvoir. Autrement dit le Gouvernement est là pour gouverner et l’opposition pour s’opposer. Tout cela dans un cadre démocratique.
Ainsi, le dialogue a une portée plutôt restreinte et l’ambassadrice du Burundi ne cache pas que ce qui se joue actuellement est surtout destiné à apaiser la communauté internationale. Le Burundi souhaite (et a besoin) de partenaires étrangers bienveillants pour redresser une économie tombée dans le chaos. L’influence de la communauté internationale est donc réelle et pourrait permettre une sortie de crise si elle est utilisée à bon escient.
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