La CPI ouvre une enquête pour crime contre l’humanité

C’est un véritable coup de tonnerre dans le ciel Burundais. Alors que le pays a officiellement quitté la Cour pénale internationale après un retrait annoncé il y a plus d’un an, la CPI a fait savoir qu’elle avait ouvert une enquête pour crime contre l’humanité le 25 octobre dernier. Une enquête ouverte dans le plus grand secret deux jours avant le retrait du Burundi de la CPI. Les officiels burundais parlent de « corruption » et de « tricherie » tandis que les ONG sont soulagées et attendent désormais la mise en cause officielle de certains responsables.
Plongé dans le chaos depuis la réélection de Pierre Nkurunziza en 2015, Le Burundi s’est peu à peu replié sur lui-même jusqu’à décider de sortir du Statut de Rome encadrant le travail de la Cour pénale internationale. Cette décision a été perçue comme un moyen de se soustraire au droit international et aux responsabilités qui incombent aux gouvernants burundais. Ces derniers ont pour leur part justifié le retrait par une justice au service des « Blancs » qui ouvrent des procès pratiquement que contre des pays africains.
La CPI fait débat sur le continent africain et l’annonce faite de l’ouverture d’une enquête deux jours avant le retrait officiel du Burundi risque d’alimenter la machine à fantasmes. Le responsable de la communication présidentielle a assuré sur Twitter qu’il s’agit là d’un cas de « tricherie » «Sans doute que le Burundi sortira vainqueur de cette bataille, c’est la dernière carte de l’Occident ». La surprise est d’autant plus grande que l’ouverture de l’enquête a été faite en secret et seulement révélée le 9 novembre.
Les associations de défense des droits de l’homme se félicitent de cette décision et espèrent que toute la lumière pourra être faite sur les événements qui ont entraîné la mort de plus de 1 200 personnes et le déplacement de plus de 400 000 autres entre avril 2015 et octobre 2017. L’enquête est désormais ouverte, mais s’annonce très difficile.
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