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Génocide : le Rwanda met la France sur pression

Génocide : le Rwanda met la France sur pression

L’espoir d’un réchauffement durable entre le Rwanda et la France devra attendre. La rencontre surprise entre les président Kagamé et Macron à l’occasion de la dernière Assemblée générale de l’ONU avait laissé espérer une amorce de dialogue au cours des semaines à suivre, mais la ministre rwandaise des Affaires étrangères s’est chargée de souffler le froid dans une interview accordée à TV5 Monde et RFI.

 

Les relations rwando-françaises se tendent de nouveau. L’ambassadeur du Rwanda à Paris a été rappelé à Kigali pour consultation (une décision politique de défiance envers le pays hôte) et pour bien imprimer le message, Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaises des Affaires étrangères a fait preuve de son mécontentement vis-à-vis de la France. Au cœur du problème se trouve l’instruction toujours en cours de l’attentat qui a coûté la vie au président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994 et qui a été l’élément déclencheur du génocide contre les Tutsi. « Il y a un problème avec cette instruction sans fin, avec ces témoins de la 25e heure, avec ces juges qui succèdent aux juges, les Jean-Louis [Bruguière], les Jean-Marc [Herbaut]… Il faut que ce soi-disant procès se termine un jour. Et si la France ne le fait pas, nous allons le faire » a déclaré la ministre.

 

La chef de la diplomatie rwandaise ne cite aucun nom, mais attaque frontalement « certains responsables [français] qui étaient les soutiens d’un régime qui a commis un génocide, et qui essaient depuis vingt-trois ans de cacher leurs traces, de brouiller les pistes ». Elle assure que la justice française n’est pas indépendante et suis les impulsions données par le pouvoir. La crise ne semble pas tout à fait consommée puisque la ministre affirme qu’« aujourd’hui, la France a l’occasion de se confronter à sa propre histoire par rapport au Rwanda. Nous avons toléré beaucoup, mais le moment viendra où la France devra accepter qu’elle a joué un rôle terrible ». Il n’est pas certain que Paris acceptera une offre aussi réduite et tranchée de la part des autorités rwandaises.

Publié le 1 novembre 2017 à 10 h 06 min par Rédaction

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