Virus Ebola : la fin est proche ?

Dans une relative indifférence médiatique, le virus Ebola continue de faire des ravages en Afrique subsaharienne. Des soins médicaux permettent d’augmenter le taux de survie, mais à ce jour aucun traitement ne permet d’envisager une éradication du virus. Pourtant les progrès de la recherche s’accélèrent et de nouveaux vaccins sont déjà testés sur le terrain.
Depuis sa découverte en 1976, le virus Ebola ravage régulièrement les pays du centre et de l’ouest du continent africain, notamment la République Démocratique du Congo. Huit épidémies ont frappé le pays dont la dernière en mai 2017. Depuis 2013, le virus a déjà fait près de 11 000 victimes dans le monde, malgré l’implication des ONG et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au plus près des zones d’endémie.
Des vaccins bientôt disponibles
Les scientifiques cherchent désormais à mettre au point un vaccin qui pourrait permettre d’éradiquer la maladie, au lieu de se contenter de la contenir comme c’est le cas actuellement. Les premiers espoirs vers un possible vaccin se sont portés dès 2015 sur un produit appelé rVSV-ZEBOV. Comme l’a souligné l’OMS, la campagne de tests à laquelle ont participé près de 12 000 personnes en Guinée en 2015 a eu des résultats encourageants. Conçu sous la houlette du Gouvernement canadien et de laboratoires privés, ce vaccin pourrait finalement être commercialisé fin 2018 grâce à une validation réglementaire accélérée. Un second vaccin développé aux États-Unis (notamment par le laboratoire GlaxoSmithKline) pourrait faire son entrée sur le marché d’ici un an.
Le rVSV-ZEBOV est particulièrement prometteur, car selon les dernières études, 84 % des personnes vaccinées ont développé des anticorps et près de 80 % étaient toujours protégées un an après l’administration du vaccin. Des effets secondaires comme de la fatigue, des maux de tête ou de la fièvre ont été constatés chez certains patients, mais aucune contre-indication ne vient pour le moment mettre un frein au développement de ce traitement. Il pourrait toutefois être surpassé par un petit nouveau venu de Russie et actuellement en phase de test post-homologation.
Le vaccin GamEvak Сombi a été développé par Rusal, un géant mondial de l’aluminium très engagé dans la santé en Afrique avec notamment la création d’un hôpital en République de Guinée financé à hauteur de 10 millions de dollars (lors de la dernière vague d’épidémie, 62 % des patients traités dans ce centre médical ont été guéris). En plus d’enregistrer de très bons résultats, le vaccin GamEvak Сombi a l’avantage de pouvoir se conserver à une température de -16 degrés Celsius contre environ – 60° habituellement. Un atout essentiel, car le virus sévit dans les pays avec des climats chauds et les malades vivent souvent dans des zones reculées et difficiles d’accès.
Le PDG du groupe russe, Vladislav Soloviov, affirme que « la vaccination en Guinée est une contribution importante de la Fédération de Russie dans la lutte contre la fièvre Ebola et donne l’espoir à toute l’Afrique de l’Ouest que, grâce à ce médicament russe, la menace de ce virus mortel sera un jour abordée comme un problème du passé ». Qu’il vienne de Russie, d’Amérique du Nord ou d’ailleurs, l’espoir de vaincre le virus Ebola est plus fort que jamais. 2018 pourrait devenir une date clé dans l’éradication d’un mal qui ravage l’Afrique depuis quatre décennies.