Risque d’insurrection armée au Cameroun ?

un rapport à paraître relatif à la crise qui secoue les régions anglophones du Cameroun. Selon ICG, l’insurrection armée devient une hypothèse plausible après plusieurs mois de conflit et un durcissement du régime en date du 1er octobre 2017. Les « mesures cosmétiques » du président Biya doivent être relayées par une politique de fond au risque de voir le pays s’embraser.
Il est temps « d’agir vite » et de manière bien plus raisonnée que ne le font les autorités camerounaises qui ne font qu’ « alimenter » le risque d’une « insurrection armée ». Les conclusions de l’International Crisis Group dans son dernier rapport à paraître sont implacables. Le pouvoir est dépeint comme pas assez attentiste face aux revendications des régions anglophones qui subissent une répression accrue depuis plusieurs semaines. « S’il [Paul Biya] veut éviter la naissance d’une insurrection armée dans les régions anglophones, qui ne manquerait pas d’avoir des répercussions en zone francophone, le président camerounais doit aller au-delà des mesures cosmétiques et prendre ses responsabilités pour trouver des solutions politiques à la crise. […] La gravité de la situation oblige à agir plus vite ».
L’ICG dénonce les dizaines de morts et la centaine de blessés victimes des forces de l’ordre le 1er octobre dernier suite à la proclamation symbolique de l’Etat d’Ambazonie. Une politique contre-productive puisque l’ICG souligne que « du fait de cette répression meurtrière, les rangs des sécessionnistes augmentent de jour en jour, et certains d’entre eux évoquent plus résolument l’idée d’une lutte armée ou de l’“autodéfense” ». La réponse des autorités est jugée disproportionnée d’autant que les perquisitions illégales et les arrestations se multiplient contre une opposition qui crie à la répression. Assez pour franchir le terrible pas de l’insurrection armée ? Si les armes venaient à rompre le chant des slogans pacifiques, nul doute que les régions francophones ne sortiraient pas non plus indemnes d’un conflit dont n’a vraiment pas besoin le Cameroun.
Read also
- Les femmes camerounaises se rassemblent pour exiger plus de représentation politique
- L’industrie cinématographique anglophone camerounaise attire l’attention de Netflix
- Les manifestants camerounais exhortent le président Biya à démissionner
- De graves inondations ont frappé 760 000 personnes en Afrique de l’Ouest et centrale
- Emmanuel Macron indique que des violations des droits « intolérables » se produisent au