Crise anglophone : l’Eglise catholique ne se défile pas

La crise qui ronge le Cameroun depuis plusieurs mois a connu une flambée de violences ces dernières semaines. La partie anglophone du pays se considère plus que jamais maltraitée par le pouvoir central et une déclaration d’indépendance symbolique affichée sur les réseaux sociaux le 1er octobre dernier a débouché sur la mort de plusieurs personnes. Dans ce contexte très difficile, l’Eglise catholique prône le dialogue et met en garde contre un risque de génocide.
Le Cameroun continue de s’enfoncer dans la crise et la marginalisation de la communauté anglophone (essentiellement regroupée dans le nord ouest du pays) prend des allures de guerre civile. Après les arrestations arbitraires et la coupure du réseau Internet, voici venu le temps des violences qui ont déjà coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes. L’Eglise catholique dont l’influence reste importante au Cameroun a condamné avec fermeté les violences qui se sont déroulées le 22 septembre et 1er octobre dernier.
A cette dernière date, deux régions avaient symboliquement proclamés leur indépendance avant que les forces de police ne fassent régner la terreur dans les rues. La Conférence épiscopale nationale du Cameroun a rappelé la nécessité pour tous les protagonistes de sortir de la crise par le dialogue et le besoin de transformer les institutions pour parvenir à une décentralisation accrue tout en préservant l’unité de l’Etat camerounais.
Les évêques ont également exprimé leur crainte de voir le pays entrer dans la barbarie avec in fine un génocide de la communauté anglophone. Certains anglophones ont été qualifiés de « terroristes » par le pouvoir central et une épuration ethnique est de l’ordre du possible selon des évêques très inquiets de la situation. Les protagonistes – à commencer par le pouvoir central – entendront-ils les appels de l’Eglise et de ses ouailles ? Les prières quotidiennes dirigées par l’Eglise auront peut-être un effet bénéfique. Espérons-le.
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