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Tensions palpables entre la Monusco et l’armée congolaise

Tensions palpables entre la Monusco et l’armée congolaise

Le délitement de la RDC a peut-être connu un nouvel épisode en ce lundi 28 août avec la violation d’une base de la MONUSCO par des militaires congolais. Ces derniers lancés à la poursuite d’un journaliste critique vis-à-vis du président Kabila ont essayé de l’arrêter alors qu’il trouvait refuge au sein de la base de la Monusco à Kananga. Le journaliste y est toujours réfugié et les relations entre les Nations unies et la RDC sont de plus en plus tendues à la suite de cet incident exceptionnel.

 

Édouard Diye Tshitenge, journaliste congolais et opposant au président Kabila a trouvé refuge dans la base de la Monusco à Kananga alors qu’il était poursuivi par un général de l’armée régulière et de son escorte. Alors que le journaliste devait tenir une réunion politique pour dénoncer les agissements du pouvoir, l’armée a tenté de l’arrêter sans aucun motif légal. Sachant son intégrité physique menacée, Édouard Diye Tshitenge a réussi à s’enfuir et à trouver refuge auprès du personnel onusien. L’incident aurait dû en rester là, mais les militaires congolais sont entrés dans la base en violation des Accords signés entre l’ONU et l’Etat de la RDC.

 

Selon un correspondant de l’AFP une bousculade a eu lieu entre les militaires de l’ONU et ceux de l’armée régulière de la RDC. Une intrusion « fermement » condamnée mardi par voie de communiqué : « Nous demandons également au gouvernement congolais de s’assurer que les responsables de cet incident répondent de leurs actes et de prendre les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus […] Les Nations unies sont préoccupées par ce très grave incident, d’autant plus que celui-ci s’est déroulé sous le commandement direct d’un officier supérieur (le général Marcellin Assumani) ».

 

Pour sa part, la RDC se défend de toute violation des accords passes avec l’ONU et affirme que les militaires congolais se sont arrêtés à l’entrée de la base et n’y ont pas pénétré. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement a déclaré à l’AFP : « la justice militaire pourchassait une personne présumée auteur d’une infraction de constitution de groupes armés qui a trouvé refuge dans les installations de la Monusco […] Si un criminel trouve refuge dans les installations de la Monusco, ça devient préoccupant ». La situation s’envenime et les abus contre les journalistes constatés par les forces de la Monusco illustrent le durcissement d’un régime en pleine perte de contrôle.

Publié le 30 août 2017 à 10 h 03 min par Rédaction

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