Le Tchad ferme l’ambassade du Qatar à N’Djamena

Le torchon brûle entre le Tchad et le Qatar. Dans un communiqué officiel en date du 23 août, la présidence de la République et le ministère tchadien des Affaires étrangères ont annoncé que l’ambassade du Qatar à N’Djamena allait être fermée sous dix jours. Une décision exceptionnelle motivée par les « tentatives de déstabilisation du Tchad à partir de la Libye » dont se rendrait coupable le petit royaume gazier. L’avenir s’obscurcit pour un Qatar déjà ostracisé par ses voisins arabes.
Le Tchad a décidé de frapper un grand coup avec la décision prise par le président de la République et le ministre des Affaires étrangères de fermer l’ambassade du Qatar à N’Djamena. Il est reproché à Doha de poursuivre ses « tentatives de déstabilisation du Tchad à partir de la Libye ». En réponse aux agissements du Qatar, le Tchad avait rappelé son ambassadeur à Doha en juin dernier. La pression monte donc d’un cran pour une diplomatie qatarie de plus en plus isolée. La rupture est consommée avec l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte qui accusent le pays de soutenir le terrorisme. La crise dépasse désormais les frontières du monde arabe
Le Tchad avait également annoncé il y a six mois la fermeture de sa longue frontière avec la Libye. Cette nouvelle étape dans la dégradation de la relation avec le Qatar pourrait venir d’un accrochage particulièrement violent à la frontière libyenne il y a quelques jours avec un groupe terroriste lourdement armé. Le communiqué des autorités tchadiennes se conclut sur ces mots : « Pour sauvegarder la paix et la stabilité dans la région, le Tchad appelle le Qatar à cesser toute action pouvant porter atteinte à sa sécurité ainsi que celle des pays du Bassin du Lac Tchad et du Sahel ». La rupture est consommée et si d’aventure la menace terroriste venait à baisser sensiblement au Tchad, d’autres pays seraient inspirés de revoir leur relation avec un Etat au passif lourd, mais caché dans l’ombre.