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Afrique : Dominique Ouattara en croisade contre le travail des enfants

Afrique : Dominique Ouattara en croisade contre le travail des enfants

Aujourd’hui encore, dans plusieurs pays du monde et notamment d’Afrique, de trop nombreux enfants sont contraints de travailler dès leur plus jeune âge, et bien souvent dans des conditions terribles. Pour éradiquer ce fléau, certaines associations et personnalités s’engagent, à l’image de la Première Dame de Côte d’Ivoire, Dominique Nouvian Ouattara, qui multiplie les initiatives.

 

Bien que le nombre total d’enfants travailleurs ait diminué d’un tiers depuis 2000, les statistiques de l’Organisation internationale du travail (OIT) demeurent alarmantes. Dans le monde, ce ne sont pas moins de 264 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans — soit 16,7 % de la population infantile — qui travaillent contre leur gré, dont 168 millions illégalement.

 

Et parmi ces 168 millions, environ 85 millions — soit plus de la moitié — effectuent des travaux considérés comme dangereux. En effet, d’après l’Unicef, « ces enfants qui travaillent sont partout, mais invisibles : domestiques dans les maisons, derrière les murs des ateliers, cachés dans les plantations », et « si la grande majorité (59 %) travaille dans le secteur agricole, les pires formes de travail des enfants comprennent l’utilisation d’enfants comme esclaves, la prostitution, la vente de drogues, le crime ou l’enrôlement comme soldats dans des situations de conflit ou pour d’autres travaux dangereux ».

 

En ce qui concerne le taux d’enfants « occupés économiquement », l’Afrique subsaharienne arrive en tête avec 30 %. Viennent ensuite l’Asie-Pacifique (9,3 %), l’Amérique latine (8,8 %,) et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (8,4 %). Et si l’Asie-Pacifique a connu une diminution de 41 millions d’enfants occupés économiquement entre 2008 et 2012, sur la même période, l’Afrique subsaharienne a, quant à elle, enregistré une baisse d’à peine 659 000 enfants…

 

Que faire pour éradiquer ce fléau particulièrement présent en Afrique ? C’est la question à laquelle la Première Dame ivoirienne, Dominique Nouvian Ouattara, a souhaité apporter une réponse en se rendant au siège de l’OIT à Genève, en juin dernier.

 

Objectif de son déplacement : favoriser l’adoption, par le gouvernement ivoirien, de deux décrets pour lutter contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants. Et le résultat de son action a pu être apprécié dès le jeudi 15 juin, lorsqu’un nouveau cadre juridique en la matière a été adopté en Côte d’Ivoire. Celui-ci se compose d’un arrêté déterminant la liste des travaux « légers » autorisés aux enfants âgés de 13 à 16 ans et d’un second arrêté qui dresse la liste des travaux « dangereux » interdits aux enfants de cette même tranche d’âge.

 

Une question urgente en Côte d’Ivoire

 

D’après l’« Enquête nationale sur la situation de l’emploi et du travail des enfants », environ 1,4 million de mineurs ivoiriens sont concernés par le « travail des enfants à abolir, soit 7 enfants sur 10 économiquement occupés et un enfant sur cinq âgé de 5 à 17 ans ». Parmi eux, 64,3 % le sont dans le cadre familial, et dans 4 cas sur 10, le travail à abolir est bel et bien dangereux.

 

Désormais, grâce à ces deux décrets, une distinction précise pourra être établie entre les travaux autorisés et ceux qui sont interdits. « C’est la toute première fois qu’une liste de travaux légers, ainsi que le concept de travail socialisant sont intégrés dans le dispositif légal et réglementaire national en matière de lutte contre le travail des enfants », s’est félicité Sylvie Patricia Yao, directrice de cabinet de la Première Dame.

 

De son côté, Jean Claude Brou, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale et Président du Comité interministériel de la lutte contre le travail des enfants, a confirmé que le premier arrêté « opérationnalise les normes internationales interdisant les pires formes de travail des enfants en les adaptant aux réalités socio-économiques du pays », tandis que le second « détermine la liste des travaux légers autorisés aux enfants ».

 

L’importance d’une « coopération sous-régionale »

 

Lors de la 15e Journée mondiale contre le travail des enfants, consacrée à l’incidence de ce phénomène dans les conflits et les catastrophes, Dominique Nouvian Ouattara a tenu à rappeler l’importance d’informer les populations sur les droits et la protection des plus jeunes en temps de paix afin que les actions lors des conflits ou catastrophes soient plus efficaces.

 

La Première Dame a notamment plaidé pour la construction de centres d’accueil pour améliorer la prise en charge des enfants en situation d’urgence. La fondation Children of Africa qu’elle préside, a ainsi entrepris la construction de trois maisons d’accueil pour enfants en détresse à Soubré, Ferkessédougou et Bouaké.

 

Egalement concernés par ce triste phénomène, d’autres pays de la région suivent l’exemple ivoirien. Au Burkina Faso, le projet « Réduction du travail des enfants à travers l’éducation et les services (RCLES) » a permis de « proposer des services d’éducation à plus de 8 500 enfants, de renforcer les moyens de subsistance de plus de 1 600 ménages ainsi que de former et équiper 251 jeunes en fin de formation ».

 

Au Cameroun, Antoine Bisaga, préfet du département de l’Océan (sud du pays), a interdit « l’activité commerciale » aux enfants de sa localité, rappelant aux parents récalcitrants que le travail des enfants de moins de 14 ans est « strictement interdit sur l’ensemble du territoire national ».

 

Le travail des enfants reste une triste réalité, notamment en Afrique. Néanmoins, l’engagement de certaines personnalités comme Dominique Nouvian Ouattara ainsi que les différentes initiatives qui voient le jour un peu partout sur le continent permettent de lutter contre ce fléau. Par ailleurs, comme le rappelle la Première Dame ivoirienne, « le renforcement de la coopération sous-régionale est indispensable pour lutter efficacement contre ce fléau, qui prive les jeunes Africains de leur enfance ».

Publié le 28 juillet 2017 à 10 h 34 min par Rédaction

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