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Jean Bigirimana : une disparition d’un an et toujours aucune réponse

Jean Bigirimana : une disparition d’un an et toujours aucune réponse

Qu’est-il arrivé à Jean Bigirimana, journaliste d’Iwacu, un des rares médias indépendants au Burundi à ne pas encore avoir été obligé de fermer ses portes ? Arrêté par les services de renseignement burundais le 22 juillet 2016, personne ne sait ce qu’il est devenu. Emprisonné ? Mort ? Nul ne peut répondre à ces terribles questions à cause d’une justice qui ne fait pas son travail. Ses collègues ont manifesté aujourd’hui pour faire preuve de leur soutien avec le mince espoir de retrouver un jour Jean Bigirimana vivant.

 

Plongé dans une grave crise depuis deux ans, le Burundi est en proie à une répression féroce de la part des autorités. Contester le président Pierre Nkunriziza est très dangereux et la presse est désormais bâillonnée. Iwacu, est l’un des seuls journaux à pouvoir encore exercer de manière indépendante, mais la peur et la colère marquent la rédaction depuis un an et la disparition suspecte d’un de ses journalistes, Jean Bigirimana.

 

Alors qu’il travaillait dans la petite ville de Bugamara, le tout puissant Service national de Renseignement (SNR) l’a arrêté et envoyé dans un lieu inconnu. L’arrestation a été confirmée par plusieurs témoins oculaires et une femme a même téléphoné d’une cabine publique pour prévenir la rédaction d’Iwacu. Pourtant, malgré ces solides certitudes, aucune nouvelle concernant Jean Bigirimana n’a été donnée à ses collègues ou à sa femme. Pire, cette dernière est menacée de mort, car elle ne cesse de réclamer la vérité quant au destin de son époux.

 

La rédaction garde un mince espoir de revoir Bigirimana en vie, car le SNR est redouté pour ses méthodes expéditives et deux corps dont l’un décapité ont été retrouvés dans un ravin près du lieu de l’arrestation. Les demandes de test ADN adressées à la justice sont restées lettre morte tout comme la plainte contre X visant à savoir ce qui s’est passé depuis ce sombre 22 juillet 2016. La justice burundaise semble se désintéresser de ce cas trop politique et alimente les craintes de Reporters Sans Frontières quant à l’impossibilité d’exercer sereinement le métier de journaliste au Burundi.

Publié le 22 juillet 2017 à 16 h 04 min par Rédaction

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