Le Burundi au bord de la dictature ?

Un rapport de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) rendu public ce 4 juillet tire la sonnette d’alarme sur la situation politique et sociale au Burundi. Selon les auteurs de ce rapport qui ne va pas manquer de faire grand bruit, « le régime burundais est en train de s’ériger en dictature ». Une accusation qui renforce l’impression d’un Etat qui perd tout sens de la réalité après plus de deux années de violences meurtrières.
Le Burundi est-il en passe de devenir une dictature ? C’est bien l’appréhension de la Fédération des Droits de l’Homme qui vient de publier un rapport sans détour sur la situation dans le pays. Depuis la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en avril 2015, le Burundi s’enfonce dans une crise effroyable. Environ 1 200 morts sont à éplorer, des centaines de personnes ont disparu tandis que le nombre de réfugiés ne fait que s’accroître (près de 400 000). Mais le pire est peut-être encore à venir selon la FIFH, car après les violences, c’est la mise en place d’ « une dictature » qui inquiète.
Un durcissement du régime sans précédent qui est rendu possible par « le manque de fermeté de la communauté internationale » selon le rapport. Il est écrit que le président Pierre Nkurunziza a eu tout loisir de « remodeler en profondeur le paysage politique, sécuritaire et social du Burundi ». Plus aucune force d’opposition ne peut s’exprimer et les médias sont tous assujettis au pouvoir. Un parti unique régente le pays et les forces de l’ordre défendent le pouvoir et non l’Etat de droit. Telle est la description très inquiétante brossée par la FIDH. La sortie du Burundi de la Cour pénale internationale prévue en octobre prochain devrait accroître l’isolement d’un pays qui entre pleinement dans une ère de tous les dangers.
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