Croisade contre les unions libres au Burundi

Le 1er mai dernier, le président burundais Pierre Nkurunziza exprimait son vœu de lancer une « campagne de moralisation de la société ». Un mois plus tard, le premier étage de la fusée est activé avec la décision de légaliser les unions entre homme et femme adultes. En d’autres termes, les couples vivant en concubinage ou union libre devront se marier avant le 1er janvier 2018 sous peine de se voir sanctionner financièrement. Explications d’une mesure pour le moins étonnante.
Interrogé par l’AFP, le 26 mai dernier, le porte-parole du ministère de l’Intérieur et de la formation patriotique, M. Ntahiraja, a souligné plusieurs des maux qui frappent la société burundaise. « La démographie est galopante et la population n’est pas consciente de cette problématique […] Il y a des mariages illégaux qui se font, des centaines de filles dans les écoles se font engrosser et mettent au monde comme ça. Il y a des deuxièmes, troisièmes femmes qui ne sont pas reconnues par la loi ». Un diagnostic cru qui est à l’origine de la nouvelle politique familiale lancée par le Gouvernement. Fin 2017, les couples vivant en union libre ou en concubinage devront s’être mariés afin de ne pas se mettre hors la loi.
Si la situation familiale de ces couples n’est pas validée par un mariage au cours des prochains mois, les contrevenants s’exposent à des sanctions économiques qui prendront la forme d’une amende de 50 000 francs burundais ou la non-gratuité de l’accouchement pour les femmes. Cette mesure vivement critiquée par certaines ONG locales qui dénoncent une violation des droits de l’homme s’inscrit dans la vision « born gain » du couple présidentiel. Comme le souligne M. Ntahiraja « Tout ceci se fait dans le cadre du programme de formation patriotique […] Nous voulons que les Burundais comprennent que chacun est responsable de sa vie, nous voulons qu’il y ait l’ordre dans ce pays ».
Read also
- Le Burundi n’autorisera pas l’importation de produits OGM
- Soutenir les rapatriés burundais et leur permettre de construire un avenir plus prospère et stable
- Le Burundi change de Premier ministre après des complots sur un potentiel coup d’Etat
- Le président de la république du Burundi reçut par le Pape François
- Le Burundi affirme qu’il n’autorisera “jamais” la présence du rapporteur spécial de l’ONU