Des arriérés de l’Amison enfin débloqués

Un an après une première salve de sanctions financières contre le Burundi, l’Union européenne vient d’autoriser le versement d’arriérés pour 5 500 soldats burundais qui ont participé à la mission de l’Amison. 23 millions d’euros ont été débloqués et vont pouvoir être perçus par les soldats sous le regard vigilant d’autorités européennes qui exigent que l’intégralité de la somme revienne au contingent qui a pris part à la pacification de la Somalie.
Le Burundi et l’Union européenne sont enfin tombés d’accord pour le versement des arriérés de salaires des soldats qui ont pris part à la mission de maintien de la paix en Somalie (Amison). Les 5 500 soldats burundais concernés vont recevoir les 23 millions d’euros que devait encore l’UE pour la période du 15 mars au 30 septembre 2016. Une période qui a suivi les premières sanctions de l’Union européenne contre le Burundi en réponse à la crise politico-sociale qui secoue gravement le pays depuis que le président Pierre Nkurunziza a décidé de briguer un troisième mandat.
L’UE s’était jusque-là refusé à payer le contingent de peur que les fonds ne disparaissent entre les mains des dirigeants burundais. Depuis le début de la mission Amison, les fonds européens étaient envoyés à la banque centrale du Burundi avant d’être versés aux militaires. Sauf que cette manière de procéder a montré qu’une partie des fonds n’était pas versée aux soldats et que 20 % de leur salaire était prélevé par les autorités burundaises. Ainsi, le Burundi soumis à des sanctions depuis mars 2016 n’a pas pu profiter de cette manne financière.
Une solution a été trouvée et les soldats devraient recevoir leur solde dans les prochains jours. Les fonds seront envoyés directement à une banque privée burundaise – la Bancobu – avant d’être versés aux soldats. Toutefois, conformément à la loi en vigueur au Burundi, la banque centrale du pays doit recevoir cet argent au cours du processus. L’Union européenne est malgré tout plus rassurée et va scruter attentivement la manière dont les Burundais gèrent cette affaire sensible.
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