Perpétuité confirmée pour Hissène Habré

L’ancien président et dictateur tchadien a été condamné le 27 avril à la prison à perpétuité, en appel, pour crimes contre l’humanité. Hissène Habré, 74 ans finira donc ses jours en prison, car il n’a plus de recours judiciaire possible. Il aura juste le choix de purger sa peine au Sénégal où il a été jugé ou dans un autre pays de l’Union africaine.
Hissène Habré, président du Tchad renversé par Idriss Déby en 1990 a écrit, semble-t-il, la dernière page de sa longue et sanglante histoire. Hier, le 27 avril 2017, les juges des Chambres extraordinaires africaines ont rendu le même jugement qu’en première instance : la prison à perpétuité pour crimes contre l’Humanité. Ce tribunal spécial créé par l’Union africaine pour juger l’ancien dictateur a également condamné l’accusé à verser des dommages à hauteur de 82 milliards 290 millions de francs CFA. C’est la fin d’un épisode judiciaire commencé au début des années 2000.
Les parties civiles sont, bien évidemment, contentes et soulagées à l’image de Souleymane Guenguen, fondateur de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré. Ce dernier a déclaré dans les colonnes du Monde être « enfin soulagé » après 26 années de lutte pour faire condamner l’ancien homme fort du Tchad. Ce procès est un nouveau signal pour tous les dictateurs africains qui savent désormais qu’ils peuvent être jugés à l’étranger pour des crimes commis contre leurs propres populations.
Le procès Habré ouvre une nouvelle ère même s’il est important de raisonner les plus enthousiastes défenseurs des droits de l’Homme. Les régimes autoritaires qui sévissent toujours sur le continent ne vont pas disparaître. Mais la menace est réelle sur les dictateurs africains qui auront en tête la jurisprudence Habré. La justice a fini par passer au prix de longs efforts et d’une détermination sans limite.