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Les inquiétants airs de viol au Burundi

Les inquiétants airs de viol au Burundi

La vidéo tournée il y a quelques jours dans la province burundaise du Kirundo n’est pas passée inaperçue auprès de l’ONU. Dans cette vidéo, on peut voir des membres des Imbonerakure entonner des chants appelant au viol des opposantes au régime. Des appels qui ne sont pas du seul fait des brigades de jeunesse et qui inquiètent légitimement le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

 

L’horreur au Burundi prend plusieurs visages. Celui du viol est particulièrement traumatisant et fait malheureusement partie de la panoplie des exactions des milices liées à un pouvoir largement remis en cause par la population. Le viol est une arme contre les femmes depuis des siècles mais il est très inquiétant de le voir adopté comme étendard par la jeunesse pro-présidentielle au Burundi. Les Imbonerakure, sorte de milice constituée par des jeunes roulant pour le régime, font régner la terreur dans certains secteurs et défilent comme des soldats en chantant qu’ils vont « engrosser » les femmes de leurs ennemis pour purifier le pays.

 

La vidéo diffusée début avril a fait le tour des réseaux sociaux et a notamment été remarquée par l’ONU qui affirme que la manifestation de Ntega [où a été prise la viéeo] n’était pas un incident isolé, mais la partie émergée de l’iceberg ». Dans un premier temps remise en cause par le parti au pouvoir, le Cndd-Fdd, la vidéo a ensuite été déclarée comme le fait d’une petite minorité non représentative du mouvement.

 

Sauf que dans son rapport, le Haut-commissaire onusien aux droits de l’homme fait état de plusieurs incidents récents de cette nature dont se sont rendus coupables plusieurs hauts responsables politiques. L’appel au viol semble être une véritable politique instituée par le pouvoir et pas seulement des débordements commis par une jeunesse à l’enthousiasme déplacé. Environ 400 000 burundais ont déjà dû fuir à l’étranger depuis le début de la crise.

Publié le 21 avril 2017 à 8 h 53 min par Rédaction

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