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Peine de mort requise contre un journaliste de RFI

Peine de mort requise contre un journaliste de RFI

Les jours doivent s’écouler bien lentement pour Ahmed Abba, correspondant de Radio France International (RFI), poursuivi par un tribunal militaire camerounais pour « complicité de terrorisme ». Jeudi dernier, le parquet a requis la peine de mort et le journaliste connaîtra le fin mot de cette épouvantable histoire le 20 avril, l’affaire étant actuellement en délibéré.

 

Décidément, il ne fait pas bon suivre les conflits mettant aux prises des Etats à des groupes terroristes. Les risques de mort violente sont élevés, mais Ahmed Abba, journaliste pour RFI ne s’attendait certainement pas à voir sa vie dépendre du tribunal militaire de Yaoundé. Lors de l’audience qui s’est tenue le 6 avril, le représentant du parquet a demandé la peine de mort pour celui qui est accusé de « complicité de terrorisme ». Arrêté en juillet 2015 dans l’extrême nord du Cameroun, Ahmed Abba est depuis lors emprisonné malgré l’absence de preuves et ses appels répétés pour clamer son innocence.

 

Cette décision du parquet est très critiquée, car le Cameroun a certes réintroduit la peine de mort pour les individus jugés coupable de terrorisme ou de complicité de terrorisme, mais le pays n’a plus procédé à d’exécution depuis le milieu des années 1980. Dans un communiqué, RFI souligne par ailleurs que le représentant du parquet a outrepassé ses fonctions car « la loi ne prévoit pas de réquisition de la peine avant une éventuelle reconnaissance de culpabilité ».

 

Ce réquisitoire met en relief les nombreuses prises de parole qui dénoncent un procès sans queue ni tête. RFI se veut rassurant en affirmant dans son communiqué que « l’innocence d’Ahmed Abba sera reconnue ». Le dénouement du procès aura lieu le 20 avril avant un éventuel recours en appel. Ahmed Abba et RFI n’ont pas fini de trembler face à la justice militaire camerounaise.

Publié le 10 avril 2017 à 8 h 09 min par Rédaction

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