Le dialogue politique gabonais débutera le 28 mars

Après des élections contestées en août dernier qui ont abouti à la réélection d’Ali Bongo Ondimba, l’exécutif a décidé d’ouvrir un « dialogue politique » avec l’ensemble des partis désireux de participer à la modernisation de la vie publique au Gabon. Une manière d’affirmer que le pouvoir prend en compte les doléances d’une partie importante de l’électorat et qu’il n’a rien du régime non-démocratique que lui prêtent certains opposants. Le premier d’entre eux, Jean Ping, a d’ores et déjà refusé de participer à ce dialogue.
C’est donc le 28 mars que s’ouvrira le « dialogue politique » qui doit remettre de l’huile dans les rouages de la démocratie gabonaise. Un décret adopté vendredi en Conseil des ministres valide l’idée d’un dialogue attendu par de nombreux Gabonais après les tensions qui ont suivi la réélection d’Ali Bongo en août 2016. Une réélection finalement validée le 24 septembre par la Cour constitutionnelle, mais qui n’a pas apaisé le conflit entre le pouvoir et les partisans de Jean Ping. Ce dernier se considère plus que jamais « président élu » et s’appuie notamment sur les conclusions du rapport final de la mission d’observation électorale de l’Union européenne.
Cette initiative est toutefois déjà compromise car Jean Ping et ses partisans réunis au sein de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) ne souhaitent pas être associés à un processus qui légitimerait de fait l’élection d’Ali Bongo. Le dialogue visant à réformer les institutions, à consolider l’Etat de droit démocratique et à moderniser la vie publique se fera donc sans une composante essentielle de l’opposition. Un départ tronqué qui peut laisser présager d’une conclusion bancale qui ne satisfera personne. La manière dont sera conduit se dialogue aura certainement une grande influence sur les élections législatives de juillet 2017 que l’opposition garde en ligne de mire.
Read also
- Le président du Gabon, Ali Bongo, se présentera à sa réélection en août
- Le Gabon nomme sa première vice-présidente et son nouveau premier ministre
- Les travailleurs du pétrole et des services publics gabonais font grève contre les mesures liées à la COVID-19
- Le Gabon dépénalise officiellement l’homosexualité
- Le Gabon franchit le premier pas vers la dépénalisation de l’homosexualité