Fonds Bleu pour le Bassin du Congo : une chance pour l’Afrique centrale

Quelques heures avant l’ouverture de la conférence ministérielle sur la création du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, la ministre congolaise de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, a tiré la sonnette d’alarme à propos de la situation écologique du Bassin du Congo. Activités humaines peu respectueuses du développement durable, déforestation et crises climatiques laissent présager du pire si rien n’est fait pour enrayer cette marche folle.
Ce mercredi 8 mars, la ministre congolaise de l’Economie forestière s’est exprimée à Oyo, en marge de l’ouverture de la conférence ministérielle sur la création du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo. L’avertissement est glaçant puisque Rosalie Matondo annonce que d’ici à 2040 les deux tiers des forêts du Bassin du Congo pourraient être perdues. Les experts s’accordent à dire que les événements climatiques comme les sécheresses et donc les déficits hydriques sont de plus en plus rapprochés et violents. Deux millions d’hectares disparaissent chaque année et les sols et cours d’eau subissent une pollution grandissante.
La ministre a rappelé l’importance de préserver cet environnement unique qui fait du Bassin du Congo et de ses environs le « second réservoir du carbone forestier au monde après l’Amazonie » et par conséquent « le deuxième poumon écologique du monde ». Un Bassin du Congo qui représente à lui seul la moitié des eaux qui se déversent du continent africain dans l’océan atlantique. Un moteur économique de premier ordre avec 25 000 kilomètres de voies navigables et un potentiel hydroélectrique d’environ 100 000 MW.
L’initiative du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo lancée lors de la COP22 à Marrakech en 2016 par le président congolais constitue un espoir de taille pour tous les pays de la région. Rosalie Matondo explique qu’« après Marrakech, nous avons contribué à préparer les documents de base qui permettent l’opérationnalisation de ce fonds. […] Aujourd’hui, nous prenons un engagement supplémentaire pour aller de l’avant avec un fonds qui va permettre le développement des activités liées à la gestion des cours et des plans d’eau, au développement local et économique des régions riveraines ».
Le ministre tchadien de l’Environnement et de la Pêche se réjouit lui aussi de la constitution de ce Fonds et ajoute qu’«il est temps que nous, les Etats africains, apprenions à compter sur nos propres moyens. Nous comptons beaucoup sur ce fonds pour résoudre certains problèmes auxquels nos Etats africains font face, notamment la désertification, la pollution des eaux ».