Boko Haram dans le viseur de l’ONU

Le Conseil de Sécurité des Nations Unis a entamé une longue visite dans le bassin du lac Tchad afin d’aider les quatre pays directement touchés par la secte islamiste Boko Haram. Cette mission qui réunit quinze ambassadeurs a atterri au Cameroun le 2 mars, soit la veille d’une sortie médiatique très musclée de l’ancien président nigérian dans laquelle le Tchad et le Cameroun sont accusés de soutenir les islamistes.
Le succès de la lutte contre le terrorisme dans le bassin du lac Tchad est aussi une question de coopération internationale. L’ONU et son Conseil de Sécurité semblent avoir compris ce paramètre. Ainsi les quinze ambassadeurs représentant les pays siégeant actuellement au Conseil de Sécurité ont commencé une tournée d’une dizaine de jours dans le bassin du lac Tchad afin « d’apporter son plein soutien aux quatre pays affectés par le terrorisme de Boko Haram ». Une initiative précieuse qui se déroule au moment où des critiques virulentes sont proférées contre le leader militaire et stratégique de la coalition africaine : le Tchad.
En effet, Ameh Ebute, ancien président du Sénat au Nigeria s’est fendu d’une lettre adressée à L’ONU dans laquelle il affirme que le Tchad, mais aussi le Cameroun font le jeu de Boko Haram. Plus précisément il estime que : « chaque fois que les insurgés frappent au Nigeria, ils s’enfuient dans l’un ou l’autre pays pour se réfugier. Pendant ce temps, ils récupèrent, se revigorent pour attaquer de nouvelles fois au Nigeria. Ces pays ont montré peu ou pas de préoccupation au sujet des atrocités de la secte sur les Nigérians, en dépit des plaintes fortes et constantes du Nigeria ».
L’accusation est grave et manque singulièrement de preuves surtout que les efforts de la coalition ont depuis plusieurs mois été couronnés de succès. Il reste, certes, encore beaucoup à faire mais les accusations souffrent d’un manque de faits qui soutiendraient les propos d’Ameh Ebute. Pour sa part, l’ONU, par l’intermédiaire de son secrétaire général, Stephane Dujarric a répondu que les Nations Unies ont « toujours pu compter sur la coopération de tous les pays du Bassin du Lac Tchad dans la lutte contre Boko Haram ».