Élections législatives reportées sine die

Nouveau coup dur pour le Tchad. Le président Idriss Déby a annoncé hier soir à l’occasion d’une rencontre avec les médias que les élections législatives prévues cette année seraient reportées sine die. Cette décision qui ne va pas manquer de faire polémique est due à l’incapacité de l’Etat à dépenser des milliards en vue de la préparation et de la bonne tenue de ces élections.
La crise économique et sociale pourrait finalement déboucher sur une crise politique au Tchad. En effet, le président a annoncé ce mercredi que les élections législatives de 2017 seront repoussées sine die. Les députés élus en 2011 verront leur mandat prolongé jusqu’au moment où l’Etat sera en mesure d’organiser un scrutin dans de bonnes conditions. Le report pourrait être d’une année, voire plus. Il est expliqué par le chef de l’Etat par l’impossibilité de réunir les sommes nécessaires à une organisation digne de ce nom.
Idriss Déby a déclaré à la presse que « les élections présidentielles nous ont vouté 52 milliards, la biométrie a couté trop chère. La chute du prix du baril nous avons eu moins de 30 milliards d’entrée de fonds ». Des facteurs qui s’ajoutent les uns aux autres et qui aboutissent à un report du scrutin. Le Tchad est en effet particulièrement touché par la baisse des cours du pétrole et les dernières mesures prises pour faire face à la crise sont très impopulaires.
De plus, la contestation par une partie de l’opposition de la réélection du président Déby en août dernier alimente les tensions dans un pays qui doit également faire face à la menace terroriste de Boko Haram. A ce sujet, le président a souhaité se montrer rassurant et a affirmé que les forces tchadiennes et internationales avaient porté un coup décisif à la secte islamiste. Il a toutefois sermonné l’opposition qui selon lui « doit cesser de cultiver la haine qui a pour conséquence la déchirure du pays. Le Tchad n’a pas besoin de cela ».
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