Crise anglophone au Cameroun : des appels au fédéralisme

Alors que la crise anglophone semble s’empirer de semaine en semaine au Cameroun, certaines voix réclament un retour au fédéralisme.
Depuis plusieurs semaines, le Cameroun est agité par de violents mouvements sociaux portés par sa minorité anglophone qui se dit marginalisée par rapport aux francophones. Les manifestations dans diverses localités en décembre dernier (notamment à Bamenda et à Kumba) ont dérapé, et mené à l’arrestation de plusieurs militants, toujours détenus.
Les syndicats des enseignants anglophones conditionnent la levée du boycott des cours, à la libération des personnes arrêtées et l’état fait la sourde oreille, augmentant la tension. Pour les premiers, la libération de ces jeunes est non négociable si le gouvernement veut sauver l’année scolaire dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Ces grèves ont viré en manifestations de revendication pour l’indépendance, qui ont crispé le gouvernement encore plus. Derrière, se profile un autre aspect de la crise : des propositions de fédéralisme. La réponse de la partie gouvernementale conduite par le ministre Paul Ghogomu Mingo est pour l’instant fermée : « Il n’y aura ni sécession ni fédération ». Pour le régime en place, le Cameroun est uni et indivisible.
Cependant, d’autres voix soulignent l’importance du fédéralisme, porteur d’espoir pour la démocratie – comme l’écrivain Alain Nkoyockdans les colonnes de Jeune Afrique, des associations de la société civile ou des mouvements politiques comme l’Alliance des forces progressistes (AFP). Le débat ne fait que commencer.
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