Le contingent burundais se retire de Somalie

La Mission de maintien de paix de l’Union africaine (Amison) pourrait connaître un sérieux coup d’arrêt avec l’annonce du retrait des troupes burundaises. Le contingent qui compte 5 400 soldats n’est plus payé depuis un an en raison des bisbilles entre l’Union européenne qui finance l’opération et Bujumbura accusé de plonger le pays dans le chaos. Faute de salaires versés, les troupes burundaises vont commencer à rentrer au pays en laissant un grand vide en Somalie.
Si le torchon brûle entre Bujumbura et l’Union européenne, les conséquences ne sont pas qu’économiques. En effet, en coupant ses aides au Burundi, l’UE joue à un jeu dangereux sur la scène internationale et sécuritaire. Et pour cause, le contingent burundais fort de 5 400 hommes qui sécurise une partie du territoire somalien dans le cadre de la Mission de maintien de paix de l’Union africaine (Amison) n’est plus payé depuis douze mois selon le Premier Vice-président burundais Gaston Sindimwo.
L’Union européenne souhaite verser directement les salaires des soldats engagés en Somalie sans que l’argent ne transite sur les comptes de l’Etat burundais. La crainte de voir ces sommes utilisées pour d’autres choses au moment où l’Etat est en grave difficulté financière joue un rôle important dans ce nouveau bras de fer entre Bruxelles et Bujumbura.
L’Union africaine va plancher sur cette problématique les 30 et 31 janvier prochain à l’occasion d’un Sommet prévu à Addis-Abeba. La décision de retirer les troupes burundaises de Somalie fait craindre un vide qui pourrait profiter aux rebelles islamistes. Un terrain d’entente pourra-t-il être trouvé avant que le retrait ne soit effectif ? La sécurité dans la région l’exige. Un officier burundais a par ailleurs souligné que le possible retour des troupes pourrait voir l’émergence de « nouvelles frustrations » dans un pays qui ne voit pas la crise politique et sociale s’éloigner.