Libération de 11 opposants au Tchad

Arrêtés le 17 novembre dernier à l’issue d’une manifestation non autorisée à N’Djamena, onze opposants au pouvoir ont finalement été libérés sur décision du Tribunal de première instance de la ville. Cette nouvelle constitue un nouveau signal positif pour une opposition toujours mobilisée et qui souhaite dénoncer la gestion autoritaire et peu efficace sur le plan économique du pays par l’actuel exécutif.
Onze opposants tchadiens ont retrouvé la liberté après près d’un mois d’incarcération. Parmi eux figurent deux hommes bien connus : Mahamat Bahr Bechir et Gapili Godebne. Ces derniers avaient été arrêtés le 17 novembre alors qu’ils se rendaient à une marche non autorisée du Front d’opposition nationale pour l’alternance et le changement (Fonac). Interpellés par la police, ils attendaient jusque-là leur jugement dans une cellule. Selon le tribunal de première instance de N’Djamena qui a rendu son verdict, il s’agit d’une « infraction non constituée » dans la mesure où – pour reprendre les conclusions d’un de leurs soutiens – « l’accusation ‘d’attroupement non armé’ ne pouvait pas leur être imputée, car tous ont été appréhendés soit dans une voiture, soit sur une moto ».
Cette décision a été saluée par l’opposition et devrait donner plus d’élan encore au large mouvement de protestation qui secoue le pays depuis plusieurs mois. Plusieurs fois par semaine, la capitale ou d’autres grandes villes du pays sont l’objet de fortes tensions entre des manifestants et la police. Le 6 décembre dernier une réunion de femmes syndicalistes a été empêchée par la police à N’Djamena, soit le lendemain d’un autre rassemblement qui avait connu une destinée similaire. Les revendications sociales se multiplient et il sera difficile pour le pouvoir de garder les esprits calmes si d’aventure tous les rassemblements de l’opposition venaient à être déclarés illégaux. Le Gouvernement ne semble pas vouloir tendre la main à une opposition qui retrouve une certaine unité après des années d’errance.
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