Des étudiants de l’université de Buéa toujours en geôle

Les manifestations estudiantines à l’université camerounaise de Buéa et la lourde répression qui s’est abattue sur elles ont fait de nombreuses victimes. Des images particulièrement choquantes ont montré des étudiants torturés par les forces de sécurité. Des actes d’humiliation contre des étudiants et des étudiantes ont été rendus publics mettant à mal l’éthique et la réputation de ceux censés garantir les libertés publiques dans le pays.
Plusieurs jours après la très rude descente des forces policières sur le campus universitaire de Buéa, ils sont toujours environ 150 étudiants à être détenus. Alors que les étudiants faisaient grève pour obtenir le paiement d’une prime d’excellence de 50 000 FCFA octroyée par le gouvernement, les autorités ont décidé d’utiliser la manière forte pour casser le mouvement. Une rudesse qui a dépassé de très loin les limites démocratiques puisque de nombreux cas d’humiliation et de torture ont été signalés. Le pays est sous le choc après la publication d’images très dures qui montrent dans quelles ignominies sont tombées les forces de sécurité.
Les associations étudiantes comme l’Association de défense des droits des étudiants du Cameroun (ADDEC) et la University of Buea student union (UBSU) exigent la libération immédiate de toutes les personnes encore entre les mains des services de sécurité. L’opposition politique n’est pas en reste avec notamment le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) qui s’est exprimé par la voix de son président, Maurice Kamto. Ce dernier appelle les étudiants à porter plainte et souligne que « ce mode de gestion politique est archaïque et incompatible avec le discours officiel du pouvoir sur la démocratie. La violence inouïe infligée par les forces de sécurité à des étudiants interroge sur la qualité de la formation donnée à tous ceux qui sont en charge du maintien de l’ordre dans notre pays, et la place qui est accordée dans leur formation à la compétence morale, et plus généralement, au respect des droits de l’homme ».