Journée « ville morte » au Tchad

Le Tchad a encore connu une journée au ralentit, alors que l’opposition fustige l’action du président Idriss Deby Itno, mis en difficulté par une série de grèves des fonctionnaires et des étudiants, en colère après des mesures d’austérité.
L’opposition tchadienne ne décolère pas. Cette dernière a appelé à une nouvelle journée ville morte mardi 22 novembre de 6h du matin à 16h. Une initiative globalement bien suivie par la population, alors que la capitale du pays a fonctionné au ralentit toute la matinée. Certains marchés de la capitale sont ouverts, mais de nombreuses boutiques ont baissé le rideau. Le trafic est pratiquement inexistant. Certaines écoles privées n’ont pas ouvert leurs portes – les écoles publiques, sont déjà fermées en raison de la grève des enseignants.
Crise économique, crise sociale, crise de gouvernance : selon Les partis d’opposition, regroupés au sein du Fonac et soutenu par certaines organisations de la société civile, le Tchad poursuit sa dangereuse fuite en avant. « Le gouvernement est en train de saper les bases de la démocratie », d’après le vice-président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau, l’UNDR, Célestin Topona.
Du côté du gouvernement, on dénonce un amalgame : « Le gouvernement est très conscient de la crise sociale que traverse le pays », explique la ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Madeleine Alingué. « Nous pensons que l’appel à une journée nationale Ville morte lancé par certains membres de l’opposition, est plus le fait d’un opportunisme politique qui -au-delà des difficultés sociales que l’on a en ce moment- profite de la situation pour désorienter les consciences sociales ».
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