Désertions en masse chez Boko Haram

Est-ce le début de la fin pour Boko Haram ? Menacé depuis plusieurs mois par la coalition internationale regroupant le Tchad, Niger, Nigeria et Cameroun, le groupe islamiste enregistre un recul territorial et ses attaques sont moins létales que par le passé. Les signes sont encourageants pour la coalition et l’annonce de la désertion d’environ mille membres de la secte djihadiste prouverait que les problèmes s’accumulent pour leur chef Abubakar Shekau.
Au cours de l’émission « Newsday » diffusée sur la BBC, le préfet tchadien de la région du Lac-Tchad oust a déclaré que mille personnes issues des rangs de Boko Haram avaient désertées au cours des deux derniers mois et étaient revenues dans leur famille. Parmi ces nombreux déserteurs, on dénombre beaucoup de femmes et d’enfants qui sont ou seront auditionnés et non pas arrêtés. Au cours de la même séquence, le général Tukur Buratai, chef d’état-major de l’armée nigériane, a déclaré que 60 % des combattants de Boko Haram ne sont pas de nationalité nigériane. Si certaines populations qui ont rejoint Boko Haram par adhésion ou opportunisme commencent à s’en détacher, cela annonce une crise dure que traverse le groupe djihadiste.
En effet, depuis que la force multilatérale a été mise en place de manière effective, Boko Haram a perdu l’initiative stratégique et est confronté à un rapport de force compliqué. En repli territorial, l’organisation a dans un premier temps multiplié les attentats kamikazes sans réussir à changer la donne. Les derniers combats entre djihadistes et forces régulières ont été très meurtriers et la lutte entre Abubakar Shekau et Abu Mossab Al Barnaoui pour le commandement de Boko Haram affaiblit le pouvoir de nuisance d’une force en décomposition lente, mais probable.