Gabon : une élection présidentielle truquée ?

La réélection de Ali Bongo à la présidence de la République gabonaise a fait couler beaucoup d’encre. Les résultats du scrutin ont été remis en cause par Jean Ping, le principal challenger du président sortant, qui estime être arrivé en tête. Ses réclamations jamais vraiment entendues vont peut-être avoir plus de poids après les dernières déclaration tonitruantes de Séraphin Moudounga, ancien ministre de la Justice.
Qui a gagné l’élection du 27 août dernier ? La Commission électorale et la Cour constitutionnelle gabonaise ont confirmé que le président Bongo avait été réélu à la tête du pays, mais dès les premières heures, Jean Ping, ancien cacique du parti au pouvoir a déclaré avoir remporté l’élection. Depuis lors, Ali Bongo a pris ses fonctions, mais l’opposition ne désarme pas. Actuellement à Paris à la recherche de soutien, Jean Ping a néanmoins dénoncé la « Françafrique » qui règnerait toujours sur le jeu politique gabonais. Le pouvoir gabonais dépendrait de la France et les salves de critiques pourraient se trouver renforcer pas les révélations de l’ancien ministre gabonais de la Justice.
L’ancien ministre estime que la campagne a été conclue par une fraude massive de la part des soutiens du président. Ali Bongo n’aurait obtenu que 38 % des voix contre 60 % pour Jean Ping. Des résultats qui ont été communiqués à l’Union européenne alors qu’un rapport des observateurs européens est attendu à la fin novembre. Un rapport qui pourrait être assez critique du pouvoir en place, mais qui ne devrait finalement rien changer aux résultats entérinés par les plus hautes autorités gabonaises.