Journée « ville morte » à Kinshasa

Magasins fermés, trafic automobile quasi-inexistant, de rares passants dans les rues, la journée « ville morte » a été largement suivie dans la capitale congolaise en cette matinée du 19 octobre. Une journée pour le moins atypique qui suit le mot d’ordre lancé par l’opposition qui exige le départ du président Joseph Kabila à la fin de son mandat prévu le 20 décembre prochain.
Le président Kabila voit jaune depuis que l’opposition lui a adressé un carton de cette couleur. Des manifestations dans plusieurs villes du pays ont crié leur inquiétude de voir le président en exercice ne pas rendre son tablier après trois mandats et une impossibilité de se représenter devant le peuple lors du prochain scrutin. La Constitution l’en empêche et c’est bien tout l’enjeu des prochaines semaines qui se dessine. La population semble être prête à tourner la page Kabila à en croire le succès de l’opération « ville morte » à Kinshasa. Si les bus fonctionnaient normalement, les magasins étaient eux tous fermés. Seuls les vendeurs ambulants essayaient de gagner un peu d’argent dans des rues désertés à des heures où il est habituellement difficile de se frayer un chemin parmi la foule et le trafic automobile.
Des policiers et militaires ont été placés à proximité du palais présidentiel et dans certains quartiers de la capitale jugés sensibles en cas d’échauffourées. La dernière vague de protestation les 19 et 20 septembre 2016 avait fait 49 morts parmi les civils et 4 parmi les policiers. La signature d’un accord, dénoncé par une grande partie de l’opposition, après un dialogue qualifié de « national » par le pouvoir exécutif pouvait laisser présager d’une montée de la colère chez certains congolais. Il n’en est rien car à l’heure actuelle, c’est un grand calme qui règne dans la capitale. La ville ne vit plus pour quelques heures encore et cela montre à quel point il sera difficile au président Kabila de s’accrocher au pouvoir.
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