Rapport d’étape pour la Commission nationale de dialogue inter-burundais

Alors que les négociations entre le pouvoir et l’opposition sont toujours au point mort au Burundi, la Commission nationale de dialogue inter-burundais vient de rendre son premier rapport d’étape. Si plusieurs axes se dessinent déjà, l’opposition – dont une grande partie n’est pas présente au sein de cette Commission – fustige des résultats programmés par le président Pierre Nkurunziza.
La Commission nationale de dialogue inter-burundais a-t-elle la clé de la sortie de crise ? Les premières réactions concernant un rapport d’étape qu’elle a rédigé et remis à Pierre Nkurunziza ne laisse pas présager du meilleur. En effet, la constitution pro-régime de cette instance est décriée et les résultats qui en découlent sont largement critiqués. La plupart des parties de l’opposition ne sont pas représentés et estiment que toutes les doléances allant dans leur sens ne sont jamais reprises par la Commission. Un travail à sens unique selon une partie des Burundais dont les conclusions ont été rendues publiques.
Apres six mois de travail, les principales idées qui ressortent du rapport concernent la Constitution avec un point essentiel : le nombre de mandats présidentiels. Selon le rapport, « la grande majorité des participants veulent que le président de la République puisse exercer plus que deux mandats ». De plus, une majorité de sondés souhaitent que la Constitution prime sur les accords d’Arusha. Un texte pourtant central dans la vie du pays puisqu’il a mis fin à dix années de guerre civile et qu’il fixe notamment des quotas ethniques dans l’armée et la police. Enfin, les anciens présidents de la République ne devraient pas bénéficier d’un fauteuil de sénateur à vie. Des pistes bien trop éloignées des exigences d’une opposition de plus en plus sceptique quant à ses chances de parvenir à établir un véritable dialogue.