Un an de calvaire pour Ahmed Abba

Le journaliste Ahmed Abba, correspondant de RFI au Cameroun a été arrêté il y a un an jour pour jour par les autorités camerounaises. Alors qu’il réalisait un reportage sur Boko Haram, il a été interpellé et mis en prison car suspecté de « complicité d’actes de terrorisme » et de « non-dénonciation ». Des attaques pour le moins surprenantes qui ont déjà coûté à ce journaliste à la réputation sans tâche une année de liberté. Le jugement, quant à lui, n’a toujours pas eu lieu.
Ahmed Abba est une victime pas comme les autres du terrorisme – ou plutôt de la guerre contre le terrorisme que mène le gouvernement camerounais. Arrêté « sans violence » par des policiers après avoir assisté à une conférence de presse. Il lui est reproché d’avoir été en contact avec des membres de Boko Haram et de ne pas avoir partagé les informations recueillies avec les forces de l’ordre. Arrêté et mis au secret pendant un temps, le journaliste a même été torturé lors des sept premiers mois de son incarcération selon son avocat.
Depuis un an, Ahmed Abba a comparu à seulement quatre reprises et le dossier n’a jamais été abordé sur le fond. Les demandes de libération conditionnelles n’ont jamais abouti et l’avenir du journaliste est toujours aussi incertain. Marie-Christine Saragosse, présidente de Radio France Internationale (RFI) « supplie » les autorités de « mettre un terme au calvaire » de son correspondant tandis que Reporters Sans Frontières « exige » la « libération immédiate » et « dénonce cette incarcération arbitraire et abusive, et demande la libération immédiate du journaliste et l’abandon des poursuites à son encontre ».
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