Dix ans de travaux forcés pour des violeurs

La justice tchadienne vient de rendre un verdict attendu par tout le pays depuis le mois de février. Six des huit violeurs de la jeune lycéenne Zouhoura ont été condamnés à dix ans de travaux forcés. Des peines exemplaires qui semblent répondre à la colère qui s’est emparée du Tchad à la suite de cette histoire sordide.
Enlevée alors qu’elle se rendait au lycée, et violée « dans un endroit inconnu », Zouhoura a ému le Tchad lorsqu’une vidéo de son calvaire a été diffusée sur les réseaux sociaux. Déshabillée de force, photographiée et filmée par ses bourreaux, la victime a été abusée par des fils de hauts dignitaires qui ont certainement cru que leur statut les protégeait de tout ennui judiciaire. Un très mauvais calcul qui s’est doublé d’un crime finalement puni de dix années de travaux forcés.
Six des huit violeurs seront donc exclus de la société pendant la prochaine décennie. Le septième a été condamné à un an de prison alors que le chef présumé du groupe a fui et est l’objet d’un mandat d’arrêt. Cet épisode monstrueux avait révulsé la société et des manifestations ont eu lieu pour exprimer le dégoût suscité par ces agissements. Un jeune homme a même été tué lors d’une manifestation au cours de laquelle des affrontements ont éclaté avec les forces de sécurité. Dans un souci de ne pas paraître protéger des fils de dignitaires, la justice a donc frappé fort dans un pays où le viol est beaucoup trop passé sous silence.
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