Présidentielle au Gabon : les défections continuent dans le camp Bongo

Le PDG Héritage et Modernité qui n’était jusque-là qu’un simple mouvement de contestation d’un groupe de députés frondeurs au sein PDG est devenu officiellement un parti politique constitué. Le parti a également désigné son candidat pour la présidentielle, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama. Si les mouvements d’opposition se fédèrent au Gabon, aucun signe d’unité n’est apparent.
Moins de deux mois après avoir été exclus avec fracas du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), des frondeurs du parti d’Ali Bongo Ondimba ont constitué, dimanche à Libreville, leur propre formation politique, le Rassemblement héritage et modernité. Avec Alexandre Barro Chambrier comme Président du parti, les anciens militants du Parti Démocratique Gabonais entendent désormais tenir la dragée haute à leur ancien camarade, Ali Bongo Ondimba dont ils critiquent un bilan globalement « calamiteux », avec « un catalogue volumineux de promesses non tenues », si on en croit Guy Nzouba Ndama.
Mais cette prise de marques des ex-camarades du PDG, au-delà de la simple constitution du parti traduit également une rupture consommée avec leur ancien parti. L’ancien député, fer de lance de la fronde, est revenu sur les raisons qui ont poussé les transfuges du PDG à quitter le parti quelques mois avant l’élection présidentielle. « En 2009, nous avions cru faire le choix de porter notre pays vers de hautes valeurs (…). Mais la pratique du pouvoir, mue par des logiques irrationnelles, s’est écartée petit à petit de cet idéal de rupture, de changement véritable », a justifié Alexandre Barro Chambrier.
En une semaine, deux nouvelles formations politiques auront donc fait leur arrivée sur la scène politique gabonaise. Les 27 et 28 avril, c’était en effet au tour des soutiens de Jean Ping de créer un nouveau parti, Démocratie nouvelle, destiné à soutenir la candidature de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine. Sa formation a accueilli l’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong mais aussi du maire d’Oyem, Vincent Essono Mengue. « Le but est de regrouper l’opposition trop dispersée », avance René Ndemezo’o Obiang, qui avait lui aussi quitté le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) en février 2015.
Pour autant, la multiplication des entrées en campagne, si elle affaiblit le régime, n’est pas non plus annonciatrice de sa démise. À quelques mois du suffrage, d’opposition propose une multitude de candidats, sans ordre de bataille réel, et il est possible que les mécontents ventilent leurs voix au sein de tous ces corps politiques.
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