RDC : Paris et Londres tirent la sonnette d’alarme

Le gouvernement britannique et le gouvernement français ont indiqué la semaine dernière qu’ils étaient préoccupés par la multiplication des atteintes aux libertés fondamentales en RDC.
« La France exprime son inquiétude face aux entraves au débat politique en RD Congo, comme en témoignent les événements de ces derniers jours, notamment à Lubumbashi et à Kinshasa », peut-on lire dans un communiqué publié, mardi 26 avril, sur le site du ministère français des Affaires étrangères. « Nous soulignons notre attachement à la mise en place d’un processus électoral libre, transparent et pacifique, conforme à la Constitution congolaise, objectif fixé par le conseil de sécurité des Nations unies dans la résolution 2277 du 30 mars 2016. »
« Le gouvernement britannique est préoccupé par les nombreuses informations faisant état de l’arrestation et de l’intimidation des personnes ayant mené une activité politique à Lubumbashi, à Kinshasa, et ailleurs en RD Congo au cours de la semaine dernière », a fait savoir lundi Danae Dholakia, envoyée spéciale du Royaume-Uni dans la région des Grands Lacs. « Le peuple congolais doit pouvoir exprimer ses opinions politiques librement et conformément à la loi, car une solution consensuelle à l’impasse politique actuelle en dépend. »
Ces deux blâmes interviennent dans le sillage des manifestations de l’opposition congolaise à Kinshasa, Goma, Bukavu et Lubumbashi. Alors que des partis d’opposition avaient pu braver l’interdiction de se rassembler sur le boulevard Triomphal de la capitale, la foule a été dispersée à coups des gaz lacrymogènes à Lubumbashi où Moïse Katumbi devait tenir un meeting. Des militants de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe et plusieurs proches de Moïse Katumbi ont également été arrêtés ces derniers jours par les services de sécurité.
L’Union interparlementaire (UIP), une organisation créée il y a plus d’un siècle représente les organes législatifs de 170 pays, avait elle aussi fait connaitre ses inquiétudes trois semaines auparavant. Elle pointe trois sujets de préoccupation : des violations de la liberté d’opinion et d’expression, une instrumentalisation de la justice avec l’absence de procès équitable, et des révocations arbitraires et des atteintes à l’immunité parlementaire (contournée notamment la procédure de flagrant délit).Cette situation s’est aggravée ces dernières années selon l’organisation qui déplore un « rétrécissement de l’espace démocratique » et dit « craindre pour le respect de la Constitution et du calendrier électoral ».
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