Tchad : prorogation de 6 mois de l’état d’urgence contre Boko Haram

Les députés tchadiens ont adopté, lundi, une résolution prorogeant l’état d’urgence dans la région du Lac Tchad pour une durée de six mois. Cette décision a été prise dans le cadre de la lutte contre le groupe islamiste Boko Haram, qui, bien qu’en déroute militaire, continue à sévir dans la région du Lac Tchad.
Le parlement tchadien a prorogé de six mois, ce mardi 26 avril 2016, l’état d’urgence en vigueur dans la région du Lac Tchad. Face aux attaques répétées du groupe, les députés fondent leur décision sur la sécurité nationale. « Cette prorogation de six mois permettra de mettre hors d’état de nuire ces diables de Boko Haram, qui attaquent quand ils peuvent et par tous les moyens », a déclaré, mardi 26 avril 2016, le ministre de la Sécurité Ahmat Mahamat Bachir sur les ondes.
Ce prolongement du délai de l’état d’urgence, décrété en novembre 2015, a été adopté à l’unanimité des 130 députés. Et pour marquer souligner l’engagement de l’exécutif, le ministre a ajouté : « Nous devons renforcer la sécurité dans la région du lac et même au-delà, pourquoi pas sur toute l’étendue du territoire national pour les contrecarrer. » Le président tchadien Idriss Déby Itno avait décrété, le 9 novembre 2015, l’état d’urgence dans cette région frontalière avec le Cameroun, le Niger et le Nigéria.
« La guerre contre Boko Haram est une guerre asymétrique qui ne peut être gagnée que dans le temps, et comme telle, nous avons adapté notre stratégie dans le temps » a précisé le ministre, à l’attention d’une population qui vit dans la crainte constante d’une explosion. Pourtant, de fait, grâce aux opérations militaires des pays régionaux, les incidents fréquents ces deux dernières années sont devenus rares. Même les attentats suicides se sont estompés depuis environ deux mois, malgré ceux perpétrés parfois par de jeunes filles et garçons transformés en bombes humaines.
Depuis 2015, la force régionale constituée des armées des quatre pays riverains (le Cameroun, le Nigéria, le Niger et bien entendu le Tchad) a réussi à nettement réduire les activités militaires de Boko Haram, sans pour autant parvenir à le mettre hors d’état de nuire. Le gouvernement tchadien avait décidé d’accompagner l’état d’urgence et l’action miliatairepar des actions de développement socio-économique, dans les domaines tels que l’agriculture, l’élevage, la santé et l’éducation. Une enveloppe de 3 milliards F CFA a été allouée afin de lutter contre la pauvreté et le chômage chronique, qui favorisent les recrutements par Boko Haram.