RDC : le siège de l’Unafec, parti d’opposition, vandalisé

Le chef d’un parti d’opposition a accusé le pouvoir de soutenir des « actes anti-démocratiques » en République démocratique du Congo, après le saccage du siège de sa structure par un groupe d’individus non identifiés mardi à Kinshasa. Le lendemain, la police a dispersé, des centaines de manifestants antigouvernementaux à Lubumbashi, qui accusaient les forces de sécurité d’avoir arraché des affiches représentant des dirigeants de l’opposition.
Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec, opposition), a accusé le pouvoir de « soutenir des actes anti-démocratiques » en RDC, après la mise à sac du siège de son parti par un groupe de malfaiteurs. « Je suis profondément choqué par ces actes anti-démocratiques commis par des personnes qui bénéficient de la protection du pouvoir en place », a—t-il accusé. « Le pouvoir non seulement a créé les doublons des partis politiques, il leur donne aussi la mission de vandaliser, de saccager » ce qui appartient aux « adversaires politiques », s’est emporté M. Kyungu, un des dirigeants du G7[regroupement de sept parti d’opposition, ndlr].
Mardi après-midi à Kinshasa, « un premier groupe de six personnes a escaladé le mur de la parcelle, avant d’arracher nos insignes, déchirer les drapeaux du parti et du G7, mais aussi l’effigie » de M. Kyungu, a expliqué à l’AFP Amisi Binti, secrétaire au siège de l’Unafec, témoin de l’événement. Selon Mme Amisi, un groupe plus important « d’hommes et de femmes », dissidents de l’Unafec, accompagnés de quelques hommes en « tenue de la police » a ensuite fait irruption, « lançant des insultes et menaces » contre M. Kyungu.
En réaction, plusieurs avenues du quartier Luapula, dans la commune de la Kenya (Lubumbashi), ont été le théâtre de heurts mercredi 20 avril dans la matinée entre la police et des attroupements des militants de l’Unafec. Un groupe d’environ 5.000 personnes s’était rassemblé aux abords du siège provincial du parti. Une unité de la police lourdement armée, d’après des sources locales, avait reçu l’ordre d’enlever tous les calicots portant les effigies de l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga, Moïse Katumbi, placardées à la devanture de la permanence de ce parti.
Mais sur place, selon les mêmes sources, la police s’est heurtée à la résistance des jeunes de ce parti, commis à la garde de cette permanence. Ces derniers ont été finalement chassés du lieu à coup des gaz lacrymogènes. Plusieurs parmi eux seraient arrêtés et d’autres blessés
La tension politique est vive en RDC, où l’opposition accuse le chef de l’Etat, Joseph Kabila, de chercher à rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat cette année. De violentes manifestations à ce sujet ont fait plus de 40 morts en janvier 2015.
Read also
- Le projet congolais soutenu par Lukoil commencera la production de GNL en décembre
- Macron termine sa tournée en Afrique en souhaitant une réinitialisation équitable des liens
- “Ne touchez pas à l’Afrique”, le message du pape François au monde riche
- BGFIBank RDC aux côtés de l’Etat pour lutter contre le financement du terrorisme
- Le lauréat du prix Nobel congolais demande à l’ONU de sanctionner le Rwanda pour son soutien présumé aux rebelles